Alors que le conflit israélo-palestinien s’intensifie, un nouveau mouvement sur les réseaux sociaux met la pression sur les influenceurs. Le hashtag #Blockout, parti des États-Unis, appelle à boycotter les célébrités qui ne communiquent pas sur la cause palestinienne et à les inonder de messages pour les inciter à prendre position.
Une pression grandissante sur les influenceurs
Youtubers, acteurs, sportifs… De nombreuses personnalités populaires sur les réseaux sociaux sont visées par cette campagne. Des comptes comme “Blockoutfrance_2024” affichent leur photo en les accusant de rester silencieux sur le “génocide à Gaza”. Selon l’agence Visibrain, 8,1 millions de tweets ont été publiés en moins de 24 heures après la frappe meurtrière à Rafah dans la nuit de dimanche à lundi.
234 jours depuis le début du génocide à Gaza et toujours pas UN mot de Tibo Inshape.
– Compte Blockoutfrance_2024 sur Instagram
Des partenariats remis en question
Mais ce sont surtout leurs partenariats commerciaux avec des marques qui maintiennent des activités en Israël qui sont pointés du doigt. La youtubeuse Océane s’est ainsi vue reprocher sa récente promotion de Coca-Cola. Face aux critiques, elle a supprimé la vidéo en question avant de s’excuser publiquement.
D’autres comme Mister V pour KFC ou Anthonin pour McDonald’s sont également visés pour leurs collaborations avec des enseignes boycottées par les militants pro-palestiniens. Une pression difficile à gérer pour ces jeunes influenceurs dont la notoriété repose sur leur communauté.
Des influenceurs dépassés et inquiets
Face à ce mouvement qui s’amplifie, certains font le choix de relayer des informations sur le conflit, comme Squeezie ou Léna Situations. Mais ces prises de position restent timides, noyées entre deux photos de leur quotidien. Ce qui ne satisfait pas toujours leur audience.
C’est seulement quand leur popularité est en jeu qu’ils agissent.
– Réaction d’un internaute sur Twitter
D’autres admettent leur désarroi face à cette pression, à l’image de Léna Situations. “Je ne sais plus comment communiquer depuis que mes plateformes ont pris autant d’importance”, confie-t-elle, évoquant aussi des menaces reçues récemment. Un aveu d’impuissance qui illustre toute la difficulté pour ces jeunes stars du web de se positionner sur des sujets aussi complexes et clivants.
Un mouvement qui divise
Si le mouvement #Blockout interpelle sur le rôle et la responsabilité des influenceurs, il suscite aussi des critiques. Certains y voient une forme de pression morale abusive, jugeant qu’on ne peut pas exiger d’eux un engagement sur tous les sujets d’actualité.
D’autres soulignent les raccourcis et simplifications du conflit israélo-palestinien véhiculés par cette campagne. Une complexité qui rend délicate toute prise de position, surtout pour des personnalités dont ce n’est pas le cœur de métier.
Quoi qu’il en soit, ce phénomène montre à quel point les influenceurs sont devenus des acteurs à part entière du débat public, avec les attentes et les pressions que cela implique. Une nouvelle donne à laquelle ils vont devoir s’adapter, en trouvant le juste équilibre entre engagement citoyen et divertissement.