Alors qu’il ne reste plus que quelques jours avant l’élection présidentielle américaine, la rhétorique de Donald Trump se fait de plus en plus violente et outrancière envers son adversaire démocrate Kamala Harris. Meetings après meetings, l’ancien président des États-Unis se lâche et multiplie les insultes et les accusations infondées, faisant craindre une escalade incontrôlable d’ici au scrutin.
Une campagne sous haute tension
Les observateurs de la vie politique américaine sont sous le choc. Jamais encore ils n’avaient vu un candidat tenir des propos aussi virulents et dégradants envers son opposant. Pourtant, Donald Trump est coutumier du fait. Mais cette fois, l’ancien locataire de la Maison Blanche semble avoir franchi un cap dans l’outrance verbale.
Tout a commencé il y a quelques jours, lors d’un meeting en Pennsylvanie, lorsqu’il a qualifié Kamala Harris de “vice-présidente de merde” et de “pire des vice-présidentes”. Des attaques d’une rare violence qu’il a réitérées à de multiples reprises depuis, allant même jusqu’à traiter son adversaire de “stupide”, “lente”, “aliénée” ou encore à suggérer qu’elle se droguait.
Une rhétorique complotiste et dangereuse
Au-delà des insultes, Donald Trump n’hésite pas non plus à propager des rumeurs complotistes sur Kamala Harris. Il a ainsi affirmé à tort qu’une chaîne de télévision avait coupé une de ses interviews car sa réponse était soi-disant “tellement nulle”. L’émission en question a dû publier un communiqué pour démentir ces allégations et expliquer que le montage était uniquement dû à des contraintes de temps.
Mais le candidat républicain est allé encore plus loin en agitant des épouvantails idéologiques. Il accuse régulièrement Kamala Harris d’être une “fasciste”, une “marxiste” ou encore une “communiste”, des termes forts et anxiogènes qui font craindre une dérive autoritaire en cas de victoire démocrate. Une stratégie qui n’est pas sans rappeler ses propos lors de la précédente élection.
Les démocrates tentent de calmer le jeu
Face à cette déferlante verbale, Kamala Harris tente tant bien que mal de garder son calme. Si elle a qualifié à son tour Donald Trump de “fasciste” et de “déséquilibré”, elle s’efforce de ne pas tomber dans l’engrenage de la surenchère et des invectives personnelles. Ses meetings se concentrent davantage sur son projet et sa vision pour le pays.
Ne huez pas, votez.
Barack Obama lors d’un meeting de soutien à Kamala Harris dans le Michigan
Barack Obama, venu prêter main forte à la candidate démocrate, a lui aussi appelé à l’apaisement. “Ne huez pas, votez”, a-t-il martelé devant une foule de supporters survoltés, les invitant à ne pas céder à la colère et à se mobiliser en masse le jour du scrutin.
Une élection sur le fil du rasoir
Car l’enjeu est capital. À quelques jours de l’échéance, les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude dans les swing states qui feront la décision. Chaque voix comptera et Donald Trump l’a bien compris. D’où sa stratégie actuelle consistant à électriser sa base en diabolisant son adversaire par tous les moyens.
Mais cette attitude pourrait se retourner contre lui, en rebutant les électeurs modérés et indépendants. D’autant que les différentes casseroles judiciaires qui menacent l’ancien président, de l’affaire des documents classifiés jusqu’aux révélations explosives de l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole, pèsent sur sa candidature.
Une chose est sûre : jamais une élection présidentielle américaine n’aura été aussi imprévisible et électrique. Et Donald Trump, par ses outrances verbales inédites même pour lui, est en train de faire monter la pression à des niveaux jamais atteints. De quoi faire trembler l’Amérique et le monde.
