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Notre-Dame de Paris payante : les Français divisés sur l’idée

La proposition de faire payer l'entrée de Notre-Dame pour financer la restauration des églises divise les Français. Découvrez les arguments...

La proposition de Rachida Dati, ministre de la Culture, de rendre payante l’entrée de Notre-Dame de Paris, ne laisse personne indifférent. Alors que la célèbre cathédrale s’apprête à rouvrir ses portes en décembre prochain, après plus de cinq ans de travaux suite à l’incendie d’avril 2019, l’idée d’un droit d’entrée à 5 euros pour les touristes divise.

Une proposition pour sauver le patrimoine religieux français

Pour la ministre, l’objectif est clair : utiliser la notoriété de Notre-Dame et son attrait touristique pour financer la restauration des églises en péril partout en France. Avec 14 à 15 millions de visiteurs attendus chaque année, la somme récoltée pourrait atteindre 75 millions d’euros annuels.

On récolterait 75 millions d’euros par an. Ainsi Notre-Dame sauverait toutes les églises de Paris et de France. Ce serait un magnifique symbole.

Rachida Dati, ministre de la Culture

En effet, près de 5000 lieux de culte sont en danger en France, nécessitant des travaux d’urgence. La souscription nationale lancée par l’État en septembre 2023 ne permet de mobiliser “que” 200 millions d’euros sur quatre ans, une goutte d’eau face à l’ampleur de la tâche.

Des Français partagés sur la question

Mais pour beaucoup, faire payer l’entrée d’une église, même pour la bonne cause, reste inconcevable. Notre-Dame est avant tout un lieu de culte qui doit rester libre d’accès selon eux.

D’autres au contraire saluent une initiative pragmatique et solidaire, à l’image de ce qui se pratique déjà pour de nombreuses cathédrales en Europe. La Sagrada Familia de Barcelone coûte ainsi jusqu’à 36 euros à visiter.

Les communes propriétaires d’églises classées y voient quant à elles une bouffée d’oxygène bienvenue. À Noyal-Châtillon-sur-Seiche près de Rennes, trois millions d’euros sont nécessaires pour restaurer l’édifice. Un gouffre pour le budget municipal.

La loi de 1905 en question

Mais la principale difficulté réside dans la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Celle-ci interdit de faire payer un droit d’entrée dans un édifice religieux en France.

Pour contourner cet obstacle juridique et mettre en place son idée, la ministre devra donc faire preuve d’ingéniosité et de persuasion. La voie d’une modification législative s’annonce en effet complexe et semée d’embûches.

En attendant, les Français restent divisés sur le sujet. Selon un sondage publié par Le Figaro, 54% se déclarent opposés à l’entrée payante, contre 46% qui y sont favorables. Le débat ne fait que commencer.

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