Les révélations s’enchaînent dans le dossier des chants homophobes ayant émaillé la rencontre PSG-Strasbourg samedi dernier. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a en effet affirmé ce jeudi que deux des principaux instigateurs de ces débordements avaient été identifiés par les services de police. Des sanctions exemplaires sont attendues à leur encontre, alors que la lutte contre l’homophobie dans les stades français s’intensifie.
Des meneurs ciblés, des sanctions à venir
« Nous avons identifié deux des meneurs », a déclaré sans détour Bruno Retailleau au micro de France Inter. Le ministre, qui s’exprimait à quelques heures d’une réunion prévue avec les dirigeants du football français, a prévenu que ces individus « devront être sévèrement punis ». Une fermeté qui s’inscrit dans un contexte de tolérance zéro vis-à-vis des comportements discriminatoires dans les enceintes sportives.
Les incidents en question se sont déroulés samedi dernier au Parc des Princes, lors de la réception de Strasbourg par le PSG. Pendant une dizaine de minutes, des supporters parisiens, essentiellement issus du groupe ultra du Virage Auteuil, ont scandé des chants ouvertement homophobes visant l’Olympique de Marseille, le grand rival. Des débordements inacceptables pour beaucoup, à commencer par le ministre de l’Intérieur.
Une réunion pour des mesures fortes
Ces révélations interviennent à point nommé, alors qu’une réunion est prévue ce jeudi après-midi entre Bruno Retailleau, le ministre des Sports Gil Avérous, le secrétaire d’État chargé de la lutte contre les discriminations Othman Nasrou, et les principaux dirigeants du football français. L’objectif affiché est clair : définir des mesures fortes et concrètes pour endiguer le fléau de l’homophobie qui gangrène encore trop souvent les tribunes des stades.
Parmi les pistes évoquées, Bruno Retailleau s’est dit favorable à l’arrêt systématique des matchs dès que des chants homophobes se font entendre. « On ne peut plus supporter ça. Je ne le supporterai plus », a martelé le ministre, déterminé à faire bouger les lignes. Une position ferme, qui fait écho aux nombreux appels émanant tant des instances sportives que des associations de lutte contre les discriminations.
Des incidents récurrents, une prise de conscience
Les événements du Parc des Princes, aussi condamnables soient-ils, sont malheureusement loin d’être isolés. Ces dernières années, de nombreux incidents homophobes ont été recensés dans les stades de Ligue 1, suscitant l’indignation. Banderoles injurieuses, chants discriminatoires, les dérapages se suivent et se ressemblent, mettant en lumière l’ampleur du chemin qu’il reste à parcourir.
Face à ce constat alarmant, les instances du football français semblent néanmoins avoir pris la mesure du problème. La Fédération Française de Football (FFF) et la Ligue de Football Professionnel (LFP) multiplient les initiatives pour sensibiliser les supporters et sanctionner les comportements déviants. Des campagnes de communication, des amendes, des matchs à huis clos… Les outils ne manquent pas, reste à les appliquer avec constance et fermeté.
C’est devenu insupportable. On ne peut plus supporter des chants homophobes. Je ne le supporterai plus.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur
Le football, reflet de la société
Au-delà du cas spécifique du PSG, ces incidents mettent en lumière un mal plus profond qui ronge encore trop souvent le football, et le sport en général. L’homophobie, comme le racisme ou le sexisme, reste une réalité dans de nombreux stades, reflet d’une société où les préjugés ont la vie dure. Un constat amer, qui appelle une réponse ferme et sans ambiguïté de la part de tous les acteurs.
Clubs, instances, pouvoirs publics, supporters… C’est main dans la main que le combat doit être mené. Car derrière les slogans et les belles paroles, c’est un véritable changement de mentalité qu’il faut opérer. Un travail de longue haleine, qui passe par l’éducation, la prévention, mais aussi par la sanction des comportements inacceptables. Un défi immense, à la hauteur des valeurs d’inclusion et de respect que le sport doit porter haut et fort.
L’identification des meneurs présumés des chants homophobes au Parc des Princes constitue à cet égard un signal fort. Reste à espérer qu’il ne s’agisse pas d’un énième coup d’épée dans l’eau, mais bien d’un véritable tournant dans la lutte contre les discriminations dans le football. Car c’est bel et bien de l’avenir de notre sport roi qu’il est question. Un avenir qui ne pourra s’écrire qu’en mettant hors-jeu, définitivement, tous les préjugés et toutes les haines.
