Alors que la guerre fait rage depuis plus de 7 mois dans la bande de Gaza, la diplomatie américaine s’active pour tenter d’y mettre un terme. Antony Blinken, le secrétaire d’État, enchaîne les visites dans la région, avec un objectif clair : favoriser un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Après une étape en Israël et un crochet par l’Arabie saoudite, direction le Qatar ce jeudi, pays médiateur au rôle crucial dans ce conflit.
Le Qatar, émirat influent dans la crise
Pourquoi le Qatar ? Ce petit émirat du Golfe abrite le bureau politique du Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza. Une position qui en fait un interlocuteur incontournable. C’est à Doha qu’Antony Blinken compte prendre le pouls de l’organisation sur une éventuelle trêve, en rencontrant l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani et son Premier ministre.
Un rôle de médiateur que le Qatar endosse depuis des années, en tandem avec l’Égypte. Mais cette 11ème visite du chef de la diplomatie américaine depuis le début du conflit en octobre 2023 revêt une importance particulière. Et pour cause.
La mort d’un chef du Hamas change la donne
Yahya Sinouar, figure clé du Hamas, a été tué récemment par une frappe israélienne sur Gaza. Une disparition lourde de sens. D’après des sources proches du dossier, il était considéré comme un obstacle majeur dans les négociations de cessez-le-feu menées par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte.
Je crois sincèrement que la mort de Sinouar crée une occasion importante de ramener les otages chez eux, de mettre fin à la guerre.
Antony Blinken, secrétaire d’État américain
Washington y voit une « opportunité unique » et compte bien saisir cette fenêtre de tir pour intensifier la pression diplomatique. D’autant que le temps presse pour Joe Biden et Kamala Harris, engagés dans une bataille présidentielle serrée face à Donald Trump. Ils sont sous le feu des critiques de l’aile gauche démocrate pour leur soutien sans faille à Israël.
Entre trêve et reconstruction de Gaza
Blinken l’assure : la proposition de cessez-le-feu de Joe Biden formulée le 31 mai « est toujours sur la table ». Mais de « nouveaux cadres » pour libérer la centaine d’otages aux mains du Hamas à Gaza sont à l’étude. L’Américain plaide aussi pour un plan global de reconstruction et de gouvernance du territoire palestinien, condition sine qua non à ses yeux d’une paix durable.
L’issue des tractations menées au Qatar sera scrutée de près, alors que les souffrances des civils à Gaza comme en Israël ne cessent de s’alourdir au fil des mois. Le chemin vers une désescalade s’annonce encore long et sinueux. Mais la mort de Yahya Sinouar pourrait bien redistribuer les cartes et redonner un nouveau souffle à une diplomatie en mal de succès jusqu’ici.