À Cléon, petite commune de Seine-Maritime, le maire Frédéric Marche a décidé de s’attaquer à un fléau qui gangrène le quotidien : les incivilités et dégradations commises par des mineurs sur les équipements publics. Sa solution ? Faire payer directement les familles lorsque leurs enfants sont identifiés comme étant les auteurs des faits. Une mesure choc qui ne manquera pas de faire réagir.
Un constat amer des dégradations à répétition
Comme beaucoup de communes, Cléon fait face à une recrudescence des incivilités ces dernières années. Tags, mobilier urbain cassé, vitres brisées dans les écoles… Les dégâts se multiplient et représentent un coût non négligeable pour la collectivité. D’après une source proche du dossier, le montant total des réparations s’élèverait à plusieurs dizaines de milliers d’euros par an, une somme conséquente pour une ville de moins de 5000 habitants comptant parmi les plus pauvres du département.
Face à ce constat, le maire Frédéric Marche a décidé d’agir. Cet élu divers gauche, en poste depuis 2015, s’est dit excédé par ces actes de vandalisme à répétition. Lors d’un récent conseil municipal, il a fait voter une délibération visant à « mettre en place une procédure de refacturation auprès des familles une fois l’auteur mineur identifié ». Autrement dit, ce sont désormais les parents qui devront mettre la main à la poche pour réparer les dégâts causés par leurs enfants sur les biens publics de la commune.
Une mesure pour responsabiliser parents et enfants
Pour Frédéric Marche, cette décision est un moyen de responsabiliser à la fois les parents et leurs enfants. « On ne peut plus tolérer que des équipements publics, financés par l’argent des contribuables, soient régulièrement dégradés en toute impunité » a déclaré l’édile selon une source municipale. « En faisant payer les familles, on les implique directement. Elles devront répondre des actes de leurs enfants. »
Concrètement, lorsqu’un mineur sera identifié comme étant l’auteur de dégradations, une facture correspondant au montant des réparations nécessaires sera envoyée à ses parents. Ces derniers auront l’obligation de payer la somme due. La mairie espère ainsi faire baisser significativement le nombre d’incivilités sur son territoire en donnant un signal fort.
Une mesure qui ne fait pas l’unanimité
Si la majorité municipale semble convaincue par cette approche, celle-ci est loin de faire l’unanimité chez les habitants. Certains saluent le courage du maire et sa volonté d’agir concrètement. « Il était temps que quelqu’un prenne des mesures radicales. Bravo à M. le maire, au moins lui ose agir ! » se félicite un riverain.
Mais d’autres en revanche s’inquiètent des conséquences pour les familles les plus modestes qui peineront à payer des factures potentiellement élevées. « C’est injuste et stigmatisant pour les parents. On a l’impression que la mairie veut se faire de l’argent sur notre dos » déplore une mère de famille.
Le début d’une tendance à surveiller
À Cléon, la mise en application de cette mesure sera suivie de près. Si elle porte ses fruits en faisant baisser le nombre de dégradations, elle pourrait faire des émules dans d’autres villes confrontées aux mêmes problématiques. Certains élus y verraient un moyen simple et efficace pour responsabiliser les familles.
Mais les détracteurs pointent les limites d’une telle politique. Pour eux, sanctionner financièrement ne réglera pas les causes profondes des incivilités comme le manque d’éducation, l’oisiveté ou encore les inégalités sociales. Ils plaident pour une approche plus préventive et éducative en amont.
Une chose est sûre, le débat est lancé et la expérience de Cléon sera scrutée. Affaire à suivre…