Alors que les bombardements israéliens ont fait un carnage à Rafah, fauchant des dizaines de vies dont celles de familles entières brûlées vives dans leurs tentes, des centaines de manifestants se sont rassemblés lundi soir à Paris pour crier leur colère. Une mobilisation comme un cri du cœur face à l’inaction de la communauté internationale et de la France en particulier.
Scènes d’horreur à Gaza, indignation à Paris
Les images des corps calcinés extraits des décombres fumants du camp de réfugiés de Rafah ont glacé le sang des Parisiens réunis près de l’ambassade d’Israël. «C’est le massacre de trop» s’insurge François Rippe, de l’Association France Palestine Solidarité. Les slogans «Gaza, Paris est avec toi», «Rafah, on est avec toi» ont résonné avec force, portés par une foule compacte brandissant des drapeaux palestiniens.
Hier, des Palestiniens ont été brûlés vifs par des bombardements israéliens sur un camp de réfugiés. On a vu des vidéos de familles qui tirent leurs proches de tentes enflammées. C’est juste insupportable.
François Rippe, Association France Palestine Solidarité
Une émotion partagée par Mehdi, venu manifester en pensant à son ami actuellement pris au piège dans la bande de Gaza meurtrie. «Je m’identifie beaucoup à ce qui se passe là-bas en tant que papa. Mon ami m’a envoyé un message de détresse que je n’ose même pas écouter. Je ne sais pas quoi lui dire…»
La France et la communauté internationale accusées de passivité
Si l’ONU et de nombreux pays ont condamné la frappe meurtrière, les manifestants dénoncent l’immobilisme des grandes puissances. Sur une banderole, les visages d’Emmanuel Macron, Joe Biden et Benjamin Netanyahou sont associés à un slogan sans appel : «C’est l’humanité qu’ils assassinent».
Le député Éric Coquerel espère que cette mobilisation fera «réfléchir le gouvernement». «Dans les paroles, la position de la France est un peu plus juste. Mais tant qu’il n’y a pas des actes, ça veut dire qu’en réalité vous ne faites rien» martèle-t-il. Beaucoup s’indignent que l’ambassadrice d’Israël n’ait pas été convoquée pour s’expliquer.
Israël promet une enquête, les civils continuent de mourir
Pendant que la rue parisienne gronde, l’armée israélienne a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ce que le Premier ministre a qualifié d’«accident tragique». Une bien maigre consolation pour la population de Gaza, qui vit sous les bombes depuis des jours. Combien d’autres «accidents» faudra-t-il avant que la vie des civils palestiniens soit enfin considérée ?
La mobilisation parisienne aura au moins eu le mérite de montrer que leur tragédie n’est pas ignorée. Mais au-delà de la compassion, c’est une action résolue de la communauté internationale qui est attendue pour mettre fin au bain de sang. Le temps presse, chaque minute qui passe peut être fatale pour les innocents pris entre deux feux.