ActualitésÉconomie

Impôts en France : 64% des Français estiment en payer trop

64% des Français estiment payer trop d'impôts selon un sondage Odoxa pour Challenges. L'enquête révèle aussi quels impôts sont jugés les plus injustifiés et lesquels sont approuvés par la population. Découvrez les détails de ce sondage qui tombe en plein débat sur le budget 2025...

Alors que le budget 2025 est actuellement en plein débat à l’Assemblée nationale, un sondage Odoxa pour Challenges vient jeter un pavé dans la mare. Selon cette enquête publiée jeudi 24 octobre, pas moins de 64% des Français estiment payer trop d’impôts en France, jugeant leur montant “excessif”. Un sentiment partagé par une large majorité de la population, mais qui varie sensiblement selon l’appartenance politique et la catégorie socio-professionnelle.

Des différences selon les sensibilités politiques et les revenus

Sans surprise, ce sont les sympathisants du Rassemblement national qui sont les plus nombreux (82%) à trouver la pression fiscale excessive, contre seulement 34% chez ceux de Renaissance, le parti présidentiel. L’enquête révèle aussi un clivage entre catégories populaires et aisées. Ainsi, 70% des ouvriers et employés pensent payer trop d’impôts, contre 56% des cadres.

Une redistribution des revenus jugée insuffisante

Outre le montant global des prélèvements, c’est aussi la question de la redistribution qui fait débat. Près d’un Français sur deux (47%) estime en effet que le système fiscal et social ne redistribue pas suffisamment les revenus. Un sentiment encore plus marqué chez les ouvriers et employés (52%). À l’inverse, 40% des sondés, et même 50% des indépendants et chefs d’entreprise, jugent cette redistribution trop importante.

Impôts injustifiés VS hausses approuvées

Certains impôts cristallisent particulièrement le mécontentement. C’est le cas des droits de succession, considérés comme injustifiés par 73% des Français, suivis par la CSG (57%), la TVA (45%) et les taxes sur les carburants (43%). En revanche, l’impôt sur les sociétés est plébiscité par 85% des sondés, l’IFI par 82% et les taxes sur l’alcool et le tabac par 78%.

Dans ce contexte, les hausses d’impôts prévues dans le budget 2025 sont diversement appréciées. Si 88% des Français approuvent une hausse ciblant les foyers gagnant plus de 500 000 € par an, et 81% celle visant les grandes entreprises, ils ne sont que 34% à soutenir un durcissement du malus auto et 21% une augmentation de la taxe sur l’électricité.

Ce sondage montre bien le dilemme auquel est confronté le gouvernement. Les Français veulent à la fois moins d’impôts et plus de redistribution, tout en approuvant les hausses ciblant les plus aisés et les grandes entreprises.

D’après une source proche du dossier

Le casse-tête budgétaire

Trouver le bon équilibre entre maîtrise des dépenses publiques, réduction des déficits et préservation du pouvoir d’achat apparaît comme une gageure pour l’exécutif. D’autant que la France doit impérativement trouver 60 milliards d’euros pour boucler son budget 2025, entre économies et hausses d’impôts. Les arbitrages s’annoncent donc particulièrement délicats.

  • 88% des Français approuvent une hausse d’impôts pour les foyers gagnant plus de 500 000 € par an
  • 81% sont favorables à une hausse ciblant les grandes entreprises
  • Mais seulement 34% soutiennent un durcissement du malus auto
  • Et 21% une augmentation de la taxe sur l’électricité

Une chose est sûre, ce sondage tombe à point nommé pour alimenter le débat sur la répartition de l’effort fiscal, au moment où les députés examinent le projet de loi de finances. Reste à savoir si le gouvernement saura en tirer les leçons pour faire accepter ses choix budgétaires et fiscaux.

Car au-delà des clivages politiques, c’est bien la question du consentement à l’impôt qui est posée. Un consentement fragilisé par le sentiment, partagé par une majorité de Français, de payer trop de taxes et impôts par rapport à la qualité des services publics et à la redistribution opérée. Un défi majeur pour l’exécutif, qui doit à la fois assainir les comptes publics et répondre à la demande de justice fiscale et sociale.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.