Au cœur de l’effervescence électorale américaine, un enjeu crucial se joue dans l’ombre de l’élection présidentielle : le contrôle du Congrès. Le 5 novembre prochain, les Américains ne choisiront pas seulement qui de Kamala Harris ou Donald Trump occupera le Bureau Ovale, mais aussi les 435 membres de la Chambre des représentants et 34 des 100 sénateurs. Un scrutin déterminant pour l’avenir du pays.
Le Congrès, clé de voûte du système politique américain
Bicaméral, le Congrès des États-Unis est composé de la Chambre des représentants, dont les sièges sont répartis entre les États proportionnellement à leur population, et du Sénat, où chaque État dispose de deux sièges. Son rôle est central dans le dispositif institutionnel américain, de par ses prérogatives législatives et de contrôle.
Outre le vote des lois fédérales, le Congrès détient d’importants pouvoirs budgétaires, diplomatiques et militaires. Il peut également entraver l’action de l’exécutif, comme l’a illustré le bras de fer entre Donald Trump et la Chambre à majorité démocrate sur la réforme de l’Obamacare durant son mandat.
Le Congrès donne souvent le la, avec un effet plus immédiat que les décisions présidentielles
Future Coalition, organisation de mobilisation politique des jeunes
Des élections parlementaires très disputées
À un mois du scrutin, l’issue des élections parlementaires apparaît tout aussi incertaine que celle de la présidentielle. Selon les derniers sondages, le résultat est indécis à la Chambre des représentants. Au Sénat, les républicains pourraient arracher une courte majorité aux démocrates, qui ne l’emportent que d’un siège actuellement.
Les démocrates doivent en effet défendre 23 des 34 sièges sénatoriaux en jeu, dont 3 dans des États ayant plébiscité Trump en 2016 et 2020. Ils misent notamment sur une forte mobilisation en faveur du droit à l’avortement en Floride et au Texas pour limiter leurs pertes.
Un impact concret sur la vie des Américains
Au-delà des enjeux de pouvoir, le résultat des élections au Congrès aura des répercussions tangibles pour les citoyens américains. De la santé à l’éducation en passant par l’environnement, de nombreux pans de leur quotidien dépendent des orientations adoptées au Capitole.
- Assurance santé : le Congrès peut élargir ou restreindre la couverture
- Éducation : il légifère sur les programmes et le financement des écoles
- Environnement : il vote les budgets et les réglementations en la matière
Autant de sujets concrets qui donneront le ton de la présidence à venir, qu’elle soit démocrate ou républicaine. Car comme le résume un lobbyiste cité par une source proche du dossier : « Au Congrès, la couleur politique de la majorité détermine la marge de manœuvre de la Maison-Blanche ».
Kamala Harris et Donald Trump, déjà dans les starting-blocks
Conscients de l’importance de l’enjeu, les deux candidats à la présidence multiplient meetings et déplacements pour soutenir leurs colistiers au Congrès. Selon son entourage, Kamala Harris mise sur l’expérience de son équipe de campagne pour mobiliser ses soutiens dans les États clés.
De son côté, Donald Trump actionne ses réseaux et son influence médiatique pour pousser ses poulains, surfant sur la polarisation de l’électorat. Chacun espère faire pencher la balance en sa faveur et s’assurer d’un Congrès acquis à sa cause en cas de victoire.
Si les projecteurs sont braqués sur le duel présidentiel, c’est donc bien une double élection qui attend les Américains le 5 novembre. Une échéance à hauts risques, dont l’issue façonnera en profondeur la politique du pays pour les quatre années à venir, et au-delà.
