Un puissant conglomérat islamique malaisien, le Global Ikhwan Services and Business (GISB), est au cœur d’un vaste scandale impliquant des allégations choquantes de violences sexuelles sur mineurs, de blanchiment d’argent et de pratiques sectaires. Derrière une façade commerciale prospère, le groupe fait l’objet d’une enquête approfondie qui a mis au jour un réseau de foyers où plus de 400 jeunes auraient subi des sévices.
Des “maisons de l’horreur” pour enfants vulnérables
Selon les autorités malaisiennes, au moins 13 mineurs de moins de 17 ans auraient été victimes d’atteintes sexuelles dans ces foyers gérés par GISB, décrits par les médias locaux comme de véritables “maisons de l’horreur”. Le conglomérat administrait une centaine de ces établissements hébergeant des enfants, dont certains âgés d’à peine un an. Au total, 625 jeunes ont été placés sous protection et 415 personnes arrêtées lors de descentes de police qui ont paralysé les activités du groupe à travers le pays.
Exploitation de croyances religieuses et ingénierie sociale
D’après Munira Mustafa, directrice exécutive d’une société de conseil en sécurité, le GISB aurait exploité les croyances religieuses dans une forme d’ingénierie sociale propre à de nombreux cultes. Le directeur général du conglomérat, Nasiruddin Ali, a été inculpé avec sa femme et 20 cadres pour appartenance à un groupe criminel organisé, tandis que d’autres font face à des accusations de maltraitance d’enfants.
Gel d’actifs et enquêtes pour blanchiment d’argent
Les autorités ont saisi des actifs et gelé près de 4,6 millions de dollars sur des comptes bancaires liés au GISB. 23 propriétés d’une valeur de 12,11 millions de dollars, réparties dans 10 pays, font l’objet de vérifications. Des enquêtes pour blanchiment d’argent présumé, enseignements religieux déviants et endoctrinement ont également été ouvertes.
Un empire commercial bâti sur des pratiques douteuses
Avant que le scandale n’éclate, le GISB revendiquait des actifs d’une valeur de 75,6 millions de dollars, fruit de 14 ans d’existence. Le conglomérat a bâti un réseau d’entreprises dans une vingtaine de pays, ciblant une clientèle musulmane avec des supermarchés, restaurants et agences de voyage. Mais derrière cette réussite apparente se cachaient des liens troubles avec la secte interdite Al-Arqam, connue pour ses enseignements controversés.
Punitions sévères et culte autour des dirigeants
Selon le ministre de l’Intérieur malaisien, les enfants placés dans les foyers du GISB subissaient des punitions physiques sévères pour des motifs futiles. Un véritable culte était mis en place autour des fondateurs de la secte, poussant les adeptes à chercher leurs bénédictions. Ceux qui quittaient le groupe se voyaient interdire tout contact avec leur famille. Pendant que les dirigeants vivaient dans le luxe, les membres étaient exploités et contraints à travailler dans des conditions difficiles sans être rémunérés.
Soupçons d’endoctrinement et de radicalisation
La police enquête également sur de possibles cas d’endoctrinement, des informations faisant état d’enfants exposés à des vidéos extrémistes au sein des foyers. Ces révélations soulèvent des inquiétudes quant aux risques de radicalisation des jeunes pris en charge par le conglomérat.
Ce scandale met en lumière les dérives d’un groupe puissant qui a profité de sa façade commerciale et religieuse pour se livrer à des activités criminelles présumées. Les autorités malaisiennes sont déterminées à faire toute la lumière sur cette affaire et à protéger les nombreuses victimes, pour la plupart des enfants vulnérables. Le démantèlement de ce réseau marque une étape importante dans la lutte contre l’exploitation des croyances à des fins malveillantes.
