À quelques jours d’une élection présidentielle américaine plus serrée que jamais, les deux principaux candidats, la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, intensifient leurs efforts de campagne dans les états-clés susceptibles de faire basculer le scrutin. Pour dramatiser les enjeux, la vice-présidente sortante a décidé de s’entourer de soutiens de poids en Géorgie : l’ex-président Barack Obama et la star du rock Bruce Springsteen.
Harris mise sur le tandem Obama-Springsteen en Géorgie
Consciente que l’issue du vote se jouera dans une poignée de swing states, à commencer par la Géorgie dans le sud-est du pays, Kamala Harris y effectue son retour ce jeudi avec des invités de marque. Pour la première fois, elle partagera la scène avec Barack Obama, très impliqué dans la campagne de celle qui aspire à devenir la première femme noire présidente des États-Unis.
Le chanteur Bruce Springsteen, véritable icône du rock américain connu pour ses chansons engagées en faveur des cols bleus, se produira également lors de ce meeting décisif. Compositeur officieux du parti démocrate, “le Boss” avait déjà collaboré avec Barack Obama sur une série de podcasts.
Le duel Harris-Trump au coude-à-coude
Face à un Donald Trump qui conserve une base électorale d’une fidélité à toute épreuve, Kamala Harris peine à créer le même engouement que lors de son entrée surprise dans la course en juillet. Les sondages donnent les deux rivaux au coude-à-coude dans les sept états pivots : Géorgie, Arizona, Nevada, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Michigan et Wisconsin.
La candidate démocrate n’hésite plus à durcir le ton contre son adversaire qu’elle a qualifié publiquement de “fasciste” mercredi. Elle l’accuse d’être en quête de “pouvoir absolu” et s’évertue à dramatiser l’enjeu de l’élection : la défense même de la démocratie américaine face à un Trump qui n’a jamais reconnu sa défaite de 2020.
2 millions de votes anticipés en Géorgie
Si Kamala Harris concentre ses efforts sur la Géorgie ce jeudi, c’est que cet état s’annonce particulièrement disputé. Selon des sources proches de son équipe de campagne, quelque 2 millions d’électeurs y ont déjà voté par anticipation, signe d’une mobilisation record. Avec l’aide de figures populaires comme Obama et Springsteen, elle espère créer une dynamique pour convaincre les indécis.
Trump en meeting en Arizona
Pendant ce temps, Donald Trump poursuit à un rythme effréné ses propres meetings à travers le pays. Direction l’Arizona ce jeudi, un autre swing state crucial, où il doit en théorie parler de la crise du logement. Mais comme à son habitude, le candidat de 78 ans ne devrait pas s’en tenir à son prompteur et se laisser aller à des remarques plus improvisées, voire franchement décousues.
Malgré les menaces judiciaires qui pèsent sur lui, Donald Trump peut toujours compter sur des hordes de partisans convaincus qu’il est victime d’une vaste persécution politique. Selon des proches de son entourage, il devrait continuer à attiser leur colère avec une rhétorique toujours plus agressive et clivante contre son “ennemie” Kamala Harris.
Une campagne sous haute tension
À quelques jours d’un scrutin à haut risque, la tension est palpable entre les deux camps. Kamala Harris a prévu un “réquisitoire” solennel contre son rival mardi prochain à Washington, sur les lieux-mêmes où les partisans de Trump avaient attaqué le Capitole le 6 janvier 2021. Une manière de rappeler le spectre d’une nouvelle contestation violente des résultats si ceux-ci s’avéraient défavorables à l’ancien président.
Donald Trump de son côté n’a jamais paru aussi remonté et déterminé à reprendre le pouvoir coûte que coûte. Il multiplie les attaques personnelles contre sa rivale et agite le chiffon rouge d’une “invasion” migratoire. Un duel à couteaux tirés dont l’issue, incertaine, pourrait se jouer sur un fil dans les prochains jours et tenir l’Amérique et le monde entier en haleine.