Un vent de panique souffle sur la Syrie. Mercredi, l’émissaire onusien Geir Pedersen a sonné l’alerte devant le Conseil de sécurité : le pays, déjà meurtri par des années de guerre, court droit vers une « tempête » militaire et humanitaire.
Selon cette source proche du dossier, les hostilités qui embrasent actuellement les territoires palestiniens et le Liban risquent fort de se propager en terre syrienne. Une perspective particulièrement inquiétante au vu de l’extrême fragilité du pays.
Nous voyons tous les ingrédients pour qu’une tempête militaire, humanitaire et économique éclate dans une Syrie déjà dévastée, avec des conséquences dangereuses et imprévisibles.
Geir Pedersen, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie
Un équilibre précaire menacé
Malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis mars 2020, la situation sécuritaire en Syrie demeure extrêmement tendue. Les récentes offensives menées par Israël contre des cibles pro-iraniennes dans le pays, ainsi que la reprise des frappes russes, font craindre un embrasement généralisé.
L’escalade régionale pourrait bien servir de détonateur à une reprise à grande échelle des combats, mettant en péril les fragiles accords de trêve. Un scénario catastrophe qui replongerait la Syrie dans un cycle de violence dont elle peine toujours à s’extraire.
Regain de tensions dans le nord-ouest
Les récentes offensives du groupe rebelle Hayat Tahrir al-Cham (HTS) contre des zones contrôlées par Damas sont un autre sujet d’inquiétude. Couplées à l’intensification des opérations des forces pro-gouvernementales, elles font planer le spectre d’une escalade incontrôlable dans la région d’Idlib.
Cette province, dernier grand bastion insurgé en Syrie, abrite près de 3 millions de civils, dont une majorité de déplacés. Une reprise des combats à grande échelle y aurait des conséquences humanitaires désastreuses.
Le spectre d’une nouvelle catastrophe humanitaire
Avec plus d’un demi-million de morts et des millions de déplacés, le conflit syrien a déjà engendré l’une des pires crises humanitaires de notre époque. Un embrasement des combats viendrait encore aggraver une situation déjà critique.
L’escalade a déjà un impact majeur sur la Syrie et les civils syriens. Je veux lancer un signal d’alarme clair : un débordement régional en Syrie est alarmant et pourrait devenir bien pire, avec des implications graves pour la Syrie et la sécurité et la paix internationales.
Geir Pedersen, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie
Les organisations humanitaires sur place tirent la sonnette d’alarme. Epuisées par des années de guerre, leurs ressources sont déjà insuffisantes pour répondre aux besoins criants des populations. Une aggravation du conflit les mettrait dans l’incapacité totale de remplir leur mission.
Un appel à la retenue et au dialogue
Face à cette situation explosive, l’ONU appelle l’ensemble des acteurs régionaux à la plus grande retenue. Elle les exhorte à tout mettre en œuvre pour calmer le jeu et prévenir une nouvelle escalade.
Seule une désescalade concertée et un dialogue inclusif pourront en effet éviter le pire. C’est un impératif absolu pour épargner de nouvelles souffrances au peuple syrien et conjurer le risque d’une déstabilisation généralisée de la région.
La communauté internationale doit urgemment se mobiliser et exercer toute son influence pour ramener les belligérants à la raison. L’avenir de la Syrie et la stabilité du Moyen-Orient en dépendent.
Reste à savoir si cet appel sera entendu à temps pour empêcher le pays de basculer à nouveau dans l’abîme. Les prochaines semaines s’annoncent décisives et le monde entier retient son souffle.