Alors que les États-Unis se préparent à une élection présidentielle cruciale, une grande partie de l’économie du pays semble être en mode pause. C’est ce que révèle une récente enquête de la Réserve fédérale américaine (Fed), publiée dans son rapport économique « Livre Beige ». De nombreux acteurs économiques, qu’il s’agisse d’entreprises ou de consommateurs, préfèrent attendre de connaître l’issue du scrutin du 5 novembre avant de prendre des décisions importantes en matière de dépenses ou d’investissements.
Un climat d’incertitude qui pèse sur l’économie
Les 12 antennes régionales de la Fed ont sondé une multitude d’entreprises et d’acteurs économiques à travers le pays. Le constat est sans appel : l’incertitude liée à l’élection présidentielle, qui oppose la démocrate Kamala Harris au président sortant républicain Donald Trump, impacte significativement le climat des affaires. Comme le souligne la Fed de Boston, cette incertitude « fait peser des risques sur le climat général des affaires ».
La Fed de New York rapporte quant à elle « une hésitation dans la prise de décision en raison de l’incertitude accrue entourant l’élection présidentielle ». Une prudence qui se ressent dans de multiples domaines.
Des embauches en suspens
Dans la région de Minneapolis, les entreprises font preuve d’une certaine retenue en matière d’embauches, toujours en raison de l’incertitude électorale. Certaines se montrent néanmoins optimistes et anticipent une hausse de la demande de main-d’œuvre une fois l’élection passée.
L’industrie manufacturière et la construction impactées
Du côté de Dallas, dans le sud des États-Unis, l’industrie manufacturière fait face à une demande affaiblie. L’incertitude liée à l’élection est citée comme l’une des principales difficultés, en plus d’une faiblesse générale de la demande.
Même son de cloche dans la région industrielle de Cleveland, au nord-est du pays. Certains fabricants préfèrent temporiser sur leurs commandes en attendant de connaître le résultat des urnes. Le secteur de la construction n’est pas épargné, avec des entreprises qui repoussent le démarrage de leurs projets à l’après-élection.
Consommation frileuse et voyages d’affaires en berne
La circonspection ambiante se ressent aussi du côté des consommateurs. Un fabricant de textile de la région de Richmond témoigne d’une « demande timide », les clients se montrant prudents dans leurs achats jusqu’au début de l’année prochaine. Une frilosité attribuée à la fameuse « période de nervosité » qui précède traditionnellement les élections.
Même les voyages d’affaires accusent le coup. La Fed de San Francisco, qui couvre une large partie de l’Ouest américain, note un ralentissement plus marqué qu’à l’accoutumée en cette période, en partie à cause des incertitudes électorales.
Et après l’élection ?
La prochaine réunion de la Fed se tiendra au lendemain de l’élection, les 6 et 7 novembre. Après avoir abaissé ses taux d’intérêt en septembre pour la première fois depuis 2020, la Banque centrale américaine devrait poursuivre sur cette voie, mais à un rythme plus modéré. Néanmoins, le verdict des urnes sera déterminant pour la suite.
Une fois le suspense électoral levé, de nombreux observateurs espèrent un réveil de l’économie américaine. Avec un nouvel élan pour la demande, la consommation et l’investissement. Mais d’ici là, le pays retient son souffle, suspendu à ce rendez-vous crucial pour son avenir économique et politique.