Un drame familial secoue la ville de Creil, dans l’Oise. Une adolescente de 17 ans affirme avoir été brutalement punie par ses parents pour le seul « crime » d’avoir été « en contact avec des garçons ». Crâne rasé, hématomes sur le corps, brûlure… Les sévices subis soulèvent l’indignation générale et interrogent sur les dérives de certaines pratiques éducatives. Les enquêteurs tentent de démêler le vrai du faux dans ce huis clos familial qui tourne au cauchemar.
Une punition d’un autre âge
Selon les déclarations de la jeune fille, ses parents lui auraient réservé un châtiment des plus humiliants après avoir découvert qu’elle fréquentait des garçons. Privée de ses cheveux, battue, brûlée… Les blessures, tant physiques que psychologiques, témoignent de la violence de la punition infligée.
Au vu de ses blessures, j’ai demandé que la jeune fille bénéficie de soins et soit examinée par un médecin légiste.
Loïc Abrial, procureur de la République de Senlis
Sous la coupe d’un code d’honneur dépassé ?
Si les faits sont avérés, ils soulignent la persistance de conceptions rétrogrades qui font de la soumission des jeunes filles un point d’honneur. Dans certaines familles, toute velléité d’émancipation chez les adolescentes reste sévèrement réprimée. Le spectre des traditions patriarcales pèse encore lourd, étouffant leurs aspirations à une vie libre et épanouie.
Des parents dans le déni
Face aux accusations de leur fille, les parents nient farouchement et affirment qu’elle se serait infligé ces blessures elle-même. Une ligne de défense qui peine à convaincre au vu de la gravité des sévices constatés. Les enquêteurs vont devoir démêler le vrai du faux dans les versions contradictoires livrées par les différents protagonistes.
Une enquête est en cours pour vérifier les versions de l’adolescente et celle de ses parents, qui divergent totalement.
Le procureur de la République
Une adolescente à reconstruire
Traumatisée par cette épreuve, la jeune fille a été prise en charge psychologiquement et placée provisoirement dans un foyer par l’Aide sociale à l’enfance. Un juge décidera de son placement définitif à l’issue des investigations. Au-delà des sanctions judiciaires, il faudra accompagner cette adolescente fragilisée pour l’aider à surmonter ce traumatisme et se reconstruire.
Pour une éducation sans violence
Cette affaire, si elle est confirmée, rappelle l’urgence de combattre toutes les formes de maltraitance envers les mineurs. Aucune tradition, aucun précepte ne saurait justifier de tels actes. Il est essentiel de promouvoir une éducation basée sur le dialogue, le respect mutuel et l’épanouissement des jeunes, loin des diktats et des châtiments d’un autre âge. Espérons que la vérité éclate et que justice soit rendue à cette adolescente brisée.
