Que diriez-vous de faire vos courses dans un supermarché où les caissiers et les employés de rayons ne sont autres que… vous-mêmes ? C’est le concept innovant qui se développe de plus en plus dans l’Hexagone : les supermarchés collaboratifs où les clients font tourner le magasin bénévolement. Fini les files d’attente interminables et les produits importés de l’autre bout du monde, place au circuit court, au local et à l’entraide entre consommateurs. Une véritable petite révolution dans nos habitudes d’achat !
Le “Troglo” à Tours, un exemple emblématique
Direction Tours en Indre-et-Loire où le supermarché collaboratif “Le Troglo” fait figure de précurseur. Ici, pas d’employés professionnels, mais 600 habitants regroupés en coopérative qui donnent 3 heures de leur temps chaque mois pour assurer le bon fonctionnement du magasin. De la mise en rayon à l’encaissement, en passant par la réception des marchandises, tout est géré par les clients eux-mêmes.
Isabelle, infirmière de métier, témoigne : “Il faut apprendre, je suis infirmière de base, donc faire l’épicière, la caisse enregistreuse, ce n’est pas mon métier”. Mais c’est justement tout l’intérêt de la démarche : s’impliquer concrètement dans son mode de consommation et tisser du lien social. Une façon aussi de reprendre le pouvoir face aux grandes enseignes de la distribution.
Des prix imbattables grâce aux circuits courts
En supprimant de nombreux intermédiaires, le “Troglo” parvient à proposer des prix défiant toute concurrence. La grande majorité des produits sont sourcés localement auprès de 130 producteurs partenaires. La marge appliquée est fixe et limitée à 20% pour couvrir les frais de fonctionnement. Résultat : un concombre à 1,31€, le kilo de carottes à 2,04€… Des tarifs imbattables rendus possibles par le bénévolat des coopérateurs.
“Ce n’est pas rare que sur certaines productions, ils achètent les produits aux petits producteurs jusqu’à 50% plus cher, puisque la marge en magasin est très réduite par rapport à un supermarché classique”
Léo Vétillard, maraîcher bio partenaire du “Troglo”
Les clients au cœur de l’aventure
Au-delà de l’aspect purement économique, c’est aussi et surtout l’aventure humaine et participative qui séduit les adhérents. Ghislaine, coopératrice, apprécie particulièrement la bonne ambiance qui règne au sein de l’équipe de bénévoles : “Quand vous allez dans un supermarché normal, est-ce qu’on vous dit bonjour avec un grand sourire ?”. Plaisir de se rencontrer, d’échanger, de construire ensemble un modèle de consommation plus durable et solidaire… Les clients sont véritablement au cœur du projet.
Bien sûr, il a fallu s’organiser et se former pour respecter les normes strictes de la grande distribution, notamment en matière d’hygiène et de chaîne du froid. Mais tout le monde a joué le jeu et mis la main à la pâte pour que le magasin tourne. Un bel exemple de démocratie participative appliquée à notre alimentation quotidienne !
Vers un essaimage du modèle ?
Si l’expérience du “Troglo” semble couronnée de succès, la route est encore longue pour atteindre la rentabilité et pérenniser le modèle. Il faudrait idéalement fédérer 1000 coopérateurs, contre 600 actuellement, pour que le supermarché soit viable économiquement. Un sacré défi qui nécessite de convaincre toujours plus d’habitants de rejoindre l’aventure.
Mais le jeu en vaut clairement la chandelle pour Aurélie, une autre coopératrice : “Si le supermarché ne fonctionne pas, il va fermer ses portes. Donc voilà, c’est un équilibre très subtil à trouver.” Un équilibre qui pourrait bien faire des émules ailleurs en France, alors que les initiatives de circuits courts et de consommation responsable se multiplient.
Consommer moins cher, plus local, plus sain, dans une ambiance conviviale et participative… Le modèle des supermarchés collaboratifs a de quoi séduire à l’heure où nos modes de vie sont bousculés. Reste à voir si le concept parviendra à essaimer largement pour devenir une véritable alternative à la grande distribution traditionnelle. Une chose est sûre, l’expérience mérite d’être tentée et suivie de près !
Si l’expérience du “Troglo” semble couronnée de succès, la route est encore longue pour atteindre la rentabilité et pérenniser le modèle. Il faudrait idéalement fédérer 1000 coopérateurs, contre 600 actuellement, pour que le supermarché soit viable économiquement. Un sacré défi qui nécessite de convaincre toujours plus d’habitants de rejoindre l’aventure.
Mais le jeu en vaut clairement la chandelle pour Aurélie, une autre coopératrice : “Si le supermarché ne fonctionne pas, il va fermer ses portes. Donc voilà, c’est un équilibre très subtil à trouver.” Un équilibre qui pourrait bien faire des émules ailleurs en France, alors que les initiatives de circuits courts et de consommation responsable se multiplient.
Consommer moins cher, plus local, plus sain, dans une ambiance conviviale et participative… Le modèle des supermarchés collaboratifs a de quoi séduire à l’heure où nos modes de vie sont bousculés. Reste à voir si le concept parviendra à essaimer largement pour devenir une véritable alternative à la grande distribution traditionnelle. Une chose est sûre, l’expérience mérite d’être tentée et suivie de près !