Les intempéries exceptionnelles qui se sont abattues sur plusieurs régions de France les 17 et 18 octobre derniers ont laissé derrière elles un lourd bilan. Selon les premières estimations de la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), le coût des dégâts pris en charge au titre des catastrophes naturelles s’élèverait entre 350 et 420 millions d’euros. Un montant colossal qui témoigne de l’ampleur des destructions causées par ces pluies diluviennes.
Le sud-est particulièrement touché
Les régions les plus sévèrement impactées par cet épisode météorologique d’une rare intensité sont le Centre-Est, le Sud-Est et l’Ile-de-France. Les Cévennes ont ainsi reçu l’équivalent de deux mois de précipitations en à peine 48 heures, avec des cumuls atteignant 650 à 700 mm par endroits. Des pluies torrentielles qui sont intervenues sur des sols déjà gorgés d’eau après un mois de septembre plus arrosé que la normale.
Résultat : de nombreux cours d’eau sont sortis de leur lit, inondant des centaines d’habitations et d’entreprises, emportant des véhicules, détruisant des infrastructures. Des communes entières se sont retrouvées sous les eaux en quelques heures à peine. Les départements du Puy-de-Dôme, de la Loire, de la Haute-Loire, de l’Ardèche, de la Lozère et du Rhône ont été parmi les plus durement touchés.
Des dégâts matériels considérables
Si aucune victime n’est heureusement à déplorer, les dégâts matériels sont en revanche énormes. De nombreuses maisons se sont effondrées, des commerces et des entreprises ont vu leurs locaux et leurs stocks détruits, des exploitations agricoles ont perdu une grande partie de leurs récoltes. La remise en état prendra des mois et coûtera très cher.
Pour les assurés, le régime des catastrophes naturelles (dit “Cat Nat”) permettra une indemnisation des dommages. Mais au-delà des pertes couvertes par les assurances, c’est tout un territoire qui va devoir se reconstruire. Les collectivités locales vont avoir besoin de l’aide de l’État pour financer la réparation et la reconstruction des équipements et infrastructures publics endommagés.
Ces inondations catastrophiques montrent une nouvelle fois notre vulnérabilité face aux aléas climatiques. Avec le réchauffement, des épisodes extrêmes de ce type risquent de se multiplier. Il est urgent d’accélérer l’adaptation de nos territoires
a alerté un expert en prévention des risques naturels.
La solidarité nationale à l’épreuve
Au-delà de l’effort financier, c’est aussi la solidarité de tout un pays qui va être mise à l’épreuve. De nombreuses personnes ont tout perdu et vont avoir besoin d’un soutien dans la durée pour se relever et repartir. Les élans de générosité et d’entraide qui se sont exprimés spontanément devront s’inscrire sur le long terme.
Ces inondations historiques placent aussi la question de l’adaptation au changement climatique sur le devant de la scène. Avec le réchauffement, des phénomènes météo extrêmes de ce type risquent de devenir plus fréquents et plus intenses. Renforcer la prévention et la protection face aux risques naturels devient un impératif pour limiter les drames et les dégâts.
Une chose est sûre : avec un bilan déjà estimé entre 350 et 420 millions d’euros, qui pourrait encore s’alourdir, ces inondations d’octobre resteront dans les annales par leur intensité et leurs lourdes conséquences. Elles rappellent tragiquement la fragilité de nos sociétés face aux déchaînements de la nature. Et l’urgence d’agir pour s’y adapter.