C’est un véritable cauchemar pour les usagers de la ligne ferroviaire reliant Saint-Étienne à Lyon. Suite à des intempéries d’une ampleur exceptionnelle ayant frappé la région il y a une semaine, cette ligne SNCF très fréquentée est totalement à l’arrêt. Les dégâts sont tels que sa remise en service n’est pas envisagée avant un délai d’au moins trois semaines, plongeant dans la galère les quelques 20 000 voyageurs qui l’empruntent chaque jour.
Un chantier titanesque pour réparer les dégâts
Sur le terrain, c’est une véritable course contre la montre qui est engagée par les équipes de la SNCF. Une centaine de techniciens se relaient 7 jours sur 7 pour remettre en état les zones les plus impactées le plus rapidement possible. Leur tâche est colossale, à l’image des dégâts constatés sur le viaduc de Vauron et dans les environs de Givors. Avant même d’envisager une reprise du trafic, il faut d’abord s’assurer de la stabilité des infrastructures.
On a eu des incidents jusqu’à Givors et des glissements de terrain. Pour assurer la sécurité des circulations, il faut s’assurer que des profils de stabilité ne sont pas engagés, ne sont pas entamés.
Christophe Peschard, responsable maintenance ouvrage en terre à l’infra-pôle rhodanien
Concrètement, des diagnostics approfondis sont menés pour identifier les éventuelles fragilités. Sur cette base, des travaux de consolidation et de confortement des talus sont engagés. L’objectif est de rétablir des profils permettant d’assurer la sécurité des circulations. Un travail de longue haleine qui sera en outre ralenti par les conditions météorologiques, de fortes précipitations étant encore attendues dans les prochains jours sur la région.
Le casse-tête des solutions alternatives
En attendant le rétablissement de la ligne, c’est un véritable casse-tête pour les milliers d’usagers qui doivent trouver des solutions de remplacement. Des bus de substitution ont certes été mis en place par la SNCF, mais ils ne suffisent pas à absorber le flux de voyageurs. Quant au covoiturage, les offres sont prises d’assaut et affichent complet très rapidement. Résultat, les temps de trajets explosent.
De Roanne jusqu’à Lyon, par Dieu, ça met deux heures et demie. Avant, c’était 46 minutes.
Une usagère mécontente
Pour ceux qui n’ont pas de véhicule, c’est encore plus compliqué. Certains se retrouvent tout simplement dans l’impossibilité de se rendre sur leur lieu de travail ou d’études. Une situation intenable appelée à durer, la SNCF n’envisageant pas pour l’heure d’augmenter le nombre de bus de substitution.
Je ne suis pas véhiculé, je n’ai plus de train, je peux partir, mais pas forcément revenir. Chercher des stages en ce moment à Lyon, pour moi, c’est quasiment impossible.
Un jeune usager
Des perturbations durables à prévoir
Malheureusement pour les usagers de la ligne Saint-Étienne – Lyon, il faudra s’armer de patience. Si une réouverture partielle avec une voie sur deux pourrait intervenir un peu plus tôt, le retour à la normale n’est pas attendu avant plusieurs semaines au mieux. La priorité absolue de la SNCF reste la sécurité. Impossible donc de mettre en péril cet impératif pour accélérer la remise en service.
Une situation frustrante pour les voyageurs, mais la compagnie ferroviaire assure mettre tous les moyens nécessaires pour rétablir la ligne dans les meilleurs délais. On peut s’interroger en revanche sur les leçons qui seront tirées de cet épisode. Avec le changement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes risquent de se multiplier. La SNCF devra impérativement adapter ses infrastructures et son organisation pour y faire face, sous peine de revivre le même scénario de galère à répétition pour des milliers d’usagers captifs du train.