Le gouvernement vient de lancer une petite bombe dans le monde du nucléaire français. En fusionnant discrètement l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’exécutif bouscule un équilibre délicat. Mais qui sera aux manettes de cette nouvelle entité aux pouvoirs étendus ?
Un inconnu propulsé à la tête du nucléaire
C’est la surprise du chef : Emmanuel Macron a choisi de nommer un certain Pierre-Marie Abadie pour présider la future Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection, issue de la fusion de l’ASN et de l’IRSN. Si ce haut fonctionnaire a un CV bien rempli, avec des passages à Bercy ou au ministère des Armées, il était jusqu’ici peu connu du grand public. Voilà qu’il se retrouve propulsé à l’un des postes les plus stratégiques dans le domaine hautement sensible du nucléaire.
Le gouvernement joue la carte du mystère avec cette nomination surprise à la tête du nucléaire français.
Inquiétudes sur l’indépendance du gendarme du nucléaire
Cette réforme express voulue par Emmanuel Macron ne fait pas l’unanimité. De nombreuses voix, notamment chez les écologistes mais aussi parmi les experts et au sein même des autorités concernées, s’inquiètent d’une perte d’indépendance du régulateur. En fondant l’ASN, le gendarme du nucléaire, avec l’IRSN, son bras armé technique, dans une même structure, ne risque-t-on pas de créer des conflits d’intérêts ? Le gouvernement assure que non, mais le doute s’installe.
Un signal inquiétant à l’heure de la relance du nucléaire
Cette valse à la tête des autorités du nucléaire intervient à un moment critique. Alors qu’Emmanuel Macron mise gros sur l’atome, avec un vaste plan de construction de nouveaux réacteurs, certains redoutent que la sûreté passe au second plan, derrière les impératifs économiques et industriels. La crédibilité du contrôle est pourtant essentielle pour l’acceptabilité de cette énergie qui suscite toujours des craintes.
- Fusion express de l’ASN et de l’IRSN décidée par Emmanuel Macron
- Nomination surprise de Pierre-Marie Abadie, un haut fonctionnaire méconnu
- Inquiétudes sur l’indépendance du gendarme du nucléaire
- Un signal préoccupant au moment où la France relance massivement le nucléaire
Si le gouvernement se veut rassurant, assurant que ce « new deal » du nucléaire se fera dans les règles de l’art, l’arrivée de ce nouveau « Monsieur Atome » à l’identité encore un peu floue n’est pas de nature à apaiser toutes les inquiétudes. Nul doute que ses premiers pas seront scrutés de très près. L’avenir de la sûreté nucléaire française est peut-être en jeu.
