Ce mercredi, les rues de Paris ont résonné des appels à la libération de Paul Watson, éminent militant écologiste et fondateur de l’ONG Sea Shepherd. Rassemblés devant l’Hôtel de Ville, dont Watson a récemment été fait citoyen d’honneur, plus d’une centaine de manifestants ont brandi des pancartes proclamant “Sauver les baleines n’est pas un crime”, dénonçant la détention de l’activiste au Groenland.
Âgé de 73 ans, l’Américano-canadien Paul Watson est poursuivi pour “obstruction à une activité commerciale” et accusé de co-responsabilité dans des incidents survenus début 2010 en Antarctique. Arrêté le 21 juillet dernier au Groenland, il risque désormais une extradition vers le Japon, pays qui protège, selon ses défenseurs, une activité de chasse à la baleine illégale et criminelle.
Une mobilisation contre “une injustice”
Face à cette menace, les soutiens de Watson se sont élevés d’une même voix. Paul Blazy, coordinateur de Sea Shepherd France, a martelé : “On n’acceptera pas que le Danemark livre un défenseur acharné des baleines, de la biodiversité, des océans, à un État qui protège ouvertement une activité criminelle et illégale”. Une position relayée par Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la mairie de Paris, qui a dénoncé “une injustice” et “une honte” de voir l’activiste emprisonné “alors que des gens continuent à tuer des baleines en toute impunité”.
Vanessa Vukicevic, styliste de 49 ans, a fait le déplacement depuis le sud de la France, pancarte “Japon coupable, Danemark complice” à la main, jugeant que “c’est le moins qu’on puisse faire, se bouger pour Paul”, même si elle avoue n’avoir que peu d’espoirs quant à sa libération rapide.
Des soutiens de renom
La mobilisation a également attiré des personnalités publiques, à l’image du chanteur Francis Lalanne, connu ces dernières années pour ses positions antivax. Il a récemment enregistré une chanson de soutien à Paul Watson, expliquant qu’elle “raconte le message de Paul : défendre les baleines, c’est défendre la planète”.
Autre soutien de poids, l’actrice Brigitte Bardot, dont la fondation était représentée au rassemblement parisien. Dans une lettre ouverte publiée sur les réseaux sociaux, elle a exhorté le président Emmanuel Macron à accorder l’asile politique à Paul Watson, lançant : “Un peu de COURAGE Monsieur le président !!”.
Un appel à l’asile politique en France
C’est d’ailleurs ce qu’a demandé Paul Watson lui-même dans un courrier adressé au chef de l’État le 4 octobre dernier. L’activiste, qui vivait en France au moment de son arrestation, a sollicité officiellement la protection de l’Hexagone face aux poursuites engagées à son encontre.
La procédure d’extradition, supervisée par le Danemark dont dépend le Groenland, est actuellement en cours. La justice groenlandaise a prolongé ce mercredi la détention de Watson jusqu’au 13 novembre prochain, laissant planer le doute sur son avenir à court terme. Ses soutiens, eux, restent déterminés à se battre pour sa libération et la poursuite de son combat écologique.