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Jihadiste Malien Condamné par la CPI : Verdict en Novembre

Un verdict très attendu en novembre : la CPI fixera la peine d'Al Hassan, chef jihadiste reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Tombouctou. La terreur islamiste a détruit de nombreux mausolées dans la cité des 333 saints...

Le verdict est tombé en juin, mais le suspense demeure entier quant à la sentence que prononcera la Cour Pénale Internationale (CPI) à l’encontre d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, dit Al Hassan. Ce chef de la police islamique jihadiste à Tombouctou, au Mali, a été reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. C’est le 20 novembre prochain que sera dévoilée la peine retenue contre cet homme de 46 ans, a annoncé la CPI mercredi.

Terreur jihadiste à Tombouctou

Entre avril 2012 et janvier 2013, la “ville des 333 saints” a subi le joug des combattants islamistes d’Ansar Dine et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Durant cette sombre période, Al Hassan a joué un rôle clé dans l’instauration d’un régime de terreur, en tant que chef de la police islamique. Amputations, flagellations, destruction de mausolées de saints musulmans… Les exactions se sont multipliées dans cette cité historique fondée entre le Ve et le XIIe siècle par les tribus touareg.

Crimes de guerre et crimes contre l’humanité

Lors du verdict en juin, la CPI a reconnu la culpabilité d’Al Hassan pour de multiples chefs d’accusation :

  • Torture et atteintes à la dignité de la personne
  • Crimes de guerre
  • Crimes contre l’humanité

Il a en revanche été acquitté des accusations de viol, d’esclavage sexuel, d’attaques contre des biens protégés et de mariage forcé.

30 ans de prison ou perpétuité ?

La peine maximale encourue par Al Hassan est de 30 ans de prison. Mais les juges ont la possibilité d’aller au-delà et de prononcer une peine de prison à vie “si l’extrême gravité du crime et la situation personnelle du condamné le justifient”, a précisé la CPI. Les avocats de la défense et le procureur ont fait appel du verdict en septembre, laissant planer le doute sur l’issue finale de ce procès historique.

Al Hassan a supervisé des amputations et des flagellations en tant que chef de la police islamique de Tombouctou, contrôlée par les combattants islamistes d’Ansar Dine et Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Selon la CPI

Mausolées détruits à coups de pioche

Tombouctou, joyau culturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, a vu certains de ses plus célèbres mausolées de saints musulmans réduits en poussière par les jihadistes, à coups de pioche et de pelle. Un saccage méthodique qui a profondément meurtri les habitants de la cité millénaire et provoqué une vague d’indignation dans le monde entier.

Tous les regards tournés vers La Haye

Le 20 novembre, la communauté internationale aura les yeux rivés sur le siège de la CPI à La Haye. Le verdict prononcé à l’encontre d’Al Hassan sera scruté de près, tant il revêt une portée symbolique pour les victimes de l’oppression jihadiste à Tombouctou, mais aussi pour la justice pénale internationale dans son ensemble. Un jugement qui pourrait faire date et envoyer un message fort : nul n’est au-dessus des lois, même sous la bannière du jihad.

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