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Une nouvelle taxe sur le vapotage en 2025 ? Le débat est lancé

Une taxe de 0,15€/ml sur les e-liquides pourrait voir le jour en 2025 selon un amendement au budget. Les pros du vapotage s'insurgent, craignant un retour massif des vapoteurs à la cigarette. Décryptage.

Dans les coulisses de l’Assemblée, une proposition qui ne passe pas inaperçue. Alors que les débats sur le budget 2025 battent leur plein, des députés ont avancé l’idée d’une nouvelle taxe ciblant les vapoteurs. Un amendement qui suscite déjà une levée de boucliers.

15 cents par ml : la taxe qui fait frémir les vapoteurs

À l’origine de cette proposition choc, on retrouve les députés des groupes Liot et EPR. Leur idée ? Instaurer dès mars 2025 une taxe de 15 centimes par millilitre sur les e-liquides utilisés dans les cigarettes électroniques. Un prélèvement qui serait indexé sur l’inflation pour les années suivantes.

Selon les estimations fournies, cette nouvelle fiscalité permettrait d’engranger entre 150 et 200 millions d’euros de recettes supplémentaires par an. Une manne non négligeable pour les caisses de l’État, mais qui fait bondir les professionnels du secteur.

+40% sur les prix : le spectre du retour à la cigarette

Pour la Fivape, fédération représentant la filière, cette taxe de 0,15€ par ml pourrait engendrer une explosion des prix de 40% sur les flacons de e-liquides. Un surcoût considérable qui, selon son président Jean Moiroud, risquerait de pousser de nombreux vapoteurs à reprendre la cigarette classique.

“Notre crainte, c’est que les vapoteurs retournent à la cigarette”

Jean Moiroud, président de la Fivape

Un scénario catastrophe déjà observé en Italie selon la Fivape, où 20% des vapoteurs auraient replongé dans le tabagisme suite à une taxation similaire. De quoi remettre en cause des années d’efforts pour sortir les fumeurs de leur addiction.

Le vapotage, outil précieux de sevrage tabagique

Car depuis son essor il y a une dizaine d’années, la cigarette électronique s’est imposée comme une alternative efficace pour arrêter de fumer. De nombreux médecins et addictologues y voient un moyen d’accompagner leurs patients vers une consommation moins nocive.

En France, les derniers chiffres font état de plusieurs millions d’utilisateurs réguliers, dont une part importante d’ex-fumeurs. Pour beaucoup d’entre eux, le vapotage a été la clé d’un sevrage réussi après de multiples tentatives infructueuses.

Des études qui confirment les bénéfices

Loin d’être anecdotiques, les bénéfices sanitaires du passage à la vape sont aujourd’hui démontrés scientifiquement. Plusieurs études indépendantes ont conclu à une réduction drastique des substances toxiques par rapport à la cigarette traditionnelle.

Un rapport de 2015 commandé par le gouvernement britannique estimait même que le vapotage était “95% moins nocif” que le tabac. Des conclusions qui ont poussé les autorités sanitaires outre-Manche à promouvoir activement la cigarette électronique comme outil de sevrage.

Une filière déjà sous pression

Du côté des acteurs du vapotage français, cette taxe serait vécue comme un nouveau coup dur. Un secteur déjà soumis à une réglementation stricte, entre interdiction de publicité, restrictions des lieux de consommation et normes drastiques sur les produits.

Une pression qui a poussé de nombreuses boutiques spécialisées à mettre la clé sous la porte ces derniers mois. Pour celles qui restent, l’arrivée d’une fiscalité dédiée sonnerait comme une condamnation, les privant de leur principal argument concurrentiel face au tabac.

Vers un débat houleux au Parlement

Mais avant d’entrer en vigueur, cet amendement devra encore passer l’épreuve du Parlement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les débats s’annoncent animés dans l’hémicycle. Plusieurs députés se sont déjà positionnés contre cette taxe, y voyant une mesure “punitive et contre-productive”.

Parmi leurs arguments, la nécessité de ne pas entraver un outil de santé publique qui a fait ses preuves. Certains mettent aussi en avant le risque de voir se développer un marché noir de e-liquides, échappant à tout contrôle sanitaire comme fiscal.

Les pro-vapotage entendent bien faire entendre leur voix dans les prochaines semaines pour tenter de convaincre les parlementaires de renoncer à cette taxation. Reste à savoir si leurs arguments pèseront face aux impératifs budgétaires et à la tentation d’une nouvelle rentrée d’argent pour l’État. Réponse dans les prochains mois.

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