Le démantèlement de la centrale nucléaire de Sellafield, dans le nord-ouest de l’Angleterre, représente un véritable casse-tête financier et technique pour le Royaume-Uni. Selon un rapport récent du National Audit Office (NAO), le contrôleur des comptes britanniques, le coût prévisionnel de ce chantier titanesque a encore été revu à la hausse, atteignant désormais la somme astronomique de 136 milliards de livres, soit environ 164 milliards d’euros.
Un site complexe et vieillissant, un défi sans précédent
Sellafield, berceau historique de l’industrie nucléaire britannique, est considéré comme l’un des sites nucléaires les plus complexes au monde. Il abrite de multiples installations, dont certaines sont contaminées ou vieillissantes, ainsi que des déchets radioactifs non-traités provenant de l’ensemble de l’industrie nucléaire du pays. Le gouvernement estime même que certains éléments du site présentent un risque “intolérable” pour la sécurité.
Face à l’ampleur de la tâche, le NAO pointe du doigt des inquiétudes persistantes quant à la gestion du projet, le rythme de réalisation et la dotation en personnel. Le chantier, qui doit s’étaler sur plus d’un siècle jusqu’en 2125, a vu sa facture augmenter de 18,8% par rapport aux estimations de mars 2019, après ajustement de l’inflation.
Des avancées, mais des progrès insuffisants
Si le rapport souligne certaines avancées, comme le retrait sécurisé de certains types de déchets dangereux pour la première fois et l’amélioration de la culture d’entreprise, il met aussi en lumière de nombreux points d’achoppement. Parmi eux, le contrôleur des comptes épingle :
- Le paiement de bonus non justifiés
- Le report de certaines étapes clés de plusieurs années
- L’inflation des coûts
- Des problèmes de cybersécurité
Mais surtout, le NAO alerte sur le fait que les progrès ne sont pas assez rapides pour garantir que les installations utilisées pour traiter les déchets n’atteindront pas la fin de leur durée de vie avant que tous les déchets ne soient traités. Un constat alarmant qui soulève de sérieuses questions sur la sûreté du site à long terme.
Vers un renouveau du nucléaire au Royaume-Uni ?
Malgré ces défis, le Royaume-Uni semble déterminé à poursuivre sur la voie du nucléaire. Le pays, qui dispose d’une flotte de centrales vieillissantes gérées par l’énergéticien français EDF, développe actuellement plusieurs projets de nouveaux réacteurs. C’est notamment le cas de Hinkley Point C, en cours de construction, et de Sizewell C, en phase de développement, tous deux portés par EDF.
Le gouvernement mise aussi sur les petits réacteurs modulaires (SMR), jugés moins chers et donc plus faciles à financer. Toutefois, ces technologies nécessiteront encore des années de développement avant de pouvoir être déployées à grande échelle.
Le nucléaire reste une option énergétique controversée, mais incontournable pour de nombreux pays dans leur quête de décarbonation. Le cas de Sellafield illustre toutefois les immenses défis que pose le démantèlement des installations en fin de vie, tant sur le plan technique que financier.
Un expert du secteur de l’énergie
Au-delà du coût faramineux, c’est bien la question de la sécurité qui est au cœur des préoccupations. Comment s’assurer que ces sites complexes seront démantèlés dans des conditions optimales, sans faire peser de risques sur l’environnement et les populations ? Une interrogation qui résonne d’autant plus fort à l’heure où le nucléaire semble connaître un regain d’intérêt face à l’urgence climatique.
Le chantier de Sellafield apparaît ainsi comme un véritable cas d’école, scruté de près par l’ensemble de l’industrie nucléaire mondiale. Sa réussite ou ses échecs pourraient bien influencer l’avenir de cette filière énergétique, tiraillée entre promesses de décarbonation et craintes liées à la sûreté et à la gestion des déchets radioactifs.
Une chose est sûre : avec une facture qui ne cesse de s’alourdir et un calendrier à rallonge, le démantèlement de cette centrale hors norme s’annonce comme un défi industriel, financier et humain sans précédent. Un défi que le Royaume-Uni ne peut se permettre de perdre, au risque de voir se ternir un peu plus l’image d’une énergie déjà fort controversée.
Face à l’ampleur de la tâche, le NAO pointe du doigt des inquiétudes persistantes quant à la gestion du projet, le rythme de réalisation et la dotation en personnel. Le chantier, qui doit s’étaler sur plus d’un siècle jusqu’en 2125, a vu sa facture augmenter de 18,8% par rapport aux estimations de mars 2019, après ajustement de l’inflation.
Des avancées, mais des progrès insuffisants
Si le rapport souligne certaines avancées, comme le retrait sécurisé de certains types de déchets dangereux pour la première fois et l’amélioration de la culture d’entreprise, il met aussi en lumière de nombreux points d’achoppement. Parmi eux, le contrôleur des comptes épingle :
- Le paiement de bonus non justifiés
- Le report de certaines étapes clés de plusieurs années
- L’inflation des coûts
- Des problèmes de cybersécurité
Mais surtout, le NAO alerte sur le fait que les progrès ne sont pas assez rapides pour garantir que les installations utilisées pour traiter les déchets n’atteindront pas la fin de leur durée de vie avant que tous les déchets ne soient traités. Un constat alarmant qui soulève de sérieuses questions sur la sûreté du site à long terme.
Vers un renouveau du nucléaire au Royaume-Uni ?
Malgré ces défis, le Royaume-Uni semble déterminé à poursuivre sur la voie du nucléaire. Le pays, qui dispose d’une flotte de centrales vieillissantes gérées par l’énergéticien français EDF, développe actuellement plusieurs projets de nouveaux réacteurs. C’est notamment le cas de Hinkley Point C, en cours de construction, et de Sizewell C, en phase de développement, tous deux portés par EDF.
Le gouvernement mise aussi sur les petits réacteurs modulaires (SMR), jugés moins chers et donc plus faciles à financer. Toutefois, ces technologies nécessiteront encore des années de développement avant de pouvoir être déployées à grande échelle.
Le nucléaire reste une option énergétique controversée, mais incontournable pour de nombreux pays dans leur quête de décarbonation. Le cas de Sellafield illustre toutefois les immenses défis que pose le démantèlement des installations en fin de vie, tant sur le plan technique que financier.
Un expert du secteur de l’énergie
Au-delà du coût faramineux, c’est bien la question de la sécurité qui est au cœur des préoccupations. Comment s’assurer que ces sites complexes seront démantèlés dans des conditions optimales, sans faire peser de risques sur l’environnement et les populations ? Une interrogation qui résonne d’autant plus fort à l’heure où le nucléaire semble connaître un regain d’intérêt face à l’urgence climatique.
Le chantier de Sellafield apparaît ainsi comme un véritable cas d’école, scruté de près par l’ensemble de l’industrie nucléaire mondiale. Sa réussite ou ses échecs pourraient bien influencer l’avenir de cette filière énergétique, tiraillée entre promesses de décarbonation et craintes liées à la sûreté et à la gestion des déchets radioactifs.
Une chose est sûre : avec une facture qui ne cesse de s’alourdir et un calendrier à rallonge, le démantèlement de cette centrale hors norme s’annonce comme un défi industriel, financier et humain sans précédent. Un défi que le Royaume-Uni ne peut se permettre de perdre, au risque de voir se ternir un peu plus l’image d’une énergie déjà fort controversée.