Un nouveau drame vient de frapper la bande de Gaza, déjà meurtrie par plus d’un an de conflit sanglant. Mercredi matin, un employé palestinien de l’Unrwa, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, a perdu la vie dans une frappe ayant visé son véhicule à Khan Younès, au sud du territoire.
Selon une porte-parole de l’organisation onusienne, la camionnette de l’Unrwa a été touchée tôt ce matin, entraînant le décès d’un “collègue”. Un photographe de l’AFP présent sur place a indiqué avoir vu deux corps dans le véhicule marqué du sigle de l’agence, dont la cabine était entièrement détruite.
Un lourd tribut pour l’Unrwa depuis le début de la guerre
Depuis le déclenchement des hostilités le 7 octobre 2023, suite à une attaque sans précédent du Hamas contre le sud d’Israël, l’Unrwa paie un lourd tribut. D’après son commissaire général Philippe Lazzarini, au moins 223 membres du personnel ont été tués et les deux tiers des installations ont été détruites ou endommagées en près d’un an de guerre.
De nombreux civils ayant fui les combats se sont réfugiés dans des bâtiments de l’agence, notamment des écoles. Mais celles-ci ont été la cible de frappes, l’armée israélienne les accusant d’être utilisées comme centres de commandement par le mouvement islamiste, une allégation démentie par l’Unrwa.
Le statut controversé de l’Unrwa remis en cause par Israël
L’État hébreu accuse l’organisation onusienne d’employer des “terroristes” et deux projets de loi israéliens visent à mettre fin à ses activités et à son statut dans les Territoires palestiniens occupés. Pourtant, l’Unrwa, créée en 1949, gère de nombreux centres de santé et écoles à Gaza et en Cisjordanie. Elle est considérée comme “la colonne vertébrale” de l’aide internationale à Gaza, territoire en proie à un désastre humanitaire.
Suite aux accusations d’Israël concernant l’implication d’une vingtaine d’employés de l’Unrwa dans l’attaque du 7 octobre 2023, certains grands donateurs avaient suspendu leurs contributions en début d’année. La plupart ont depuis repris leur soutien, sauf le principal, les États-Unis.
Une enquête onusienne pointe une possible implication de 9 employés
En août, une enquête interne de l’ONU a conclu que 9 des 13 000 employés de l’agence à Gaza “pourraient avoir été impliqués” dans cette attaque dévastatrice. Selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles israéliennes, 1 206 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Israël, y compris les otages exécutés ou morts en captivité.
Côté palestinien, le bilan est encore plus lourd. D’après les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU, au moins 42 792 Palestiniens, principalement des civils, ont péri dans l’offensive israélienne sur l’enclave.
L’Unrwa, un acteur vital pour les réfugiés palestiniens
Malgré les controverses et les attaques dont elle fait l’objet, l’Unrwa reste un acteur vital pour les réfugiés palestiniens. L’agence fournit une assistance cruciale à une population prise au piège d’un conflit meurtrier et d’un blocus étouffant.
Comme en témoigne la mort tragique de cet employé ce mercredi, le personnel de l’Unrwa est en première ligne, au péril de sa vie, pour tenter de soulager les souffrances des civils gazaouis. Une mission rendue chaque jour plus périlleuse par l’escalade de la violence et la détérioration dramatique de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.