Une révélation qui secoue Singapour et sa famille dirigeante. Lee Hsien Yang, le fils cadet du premier chef du gouvernement singapourien Lee Kuan Yew, a annoncé avoir obtenu l’asile politique au Royaume-Uni en 2022. Une décision prise, selon lui, face à des attaques incessantes du gouvernement actuel à son encontre, sur fond de conflit familial autour d’un bungalow emblématique.
Un « dernier recours » pour échapper aux « persécutions »
C’est sur Facebook que Lee Hsien Yang, 67 ans, a choisi de rendre publique sa situation. « Je suis un réfugié politique de Singapour au titre de la Convention de 1951 » relative au statut des réfugiés, a-t-il déclaré, précisant avoir demandé l’asile « en dernier recours » en 2022. Une protection accordée par Londres face à ce qu’il considère comme « un risque fondé de persécution » l’empêchant de revenir en sécurité dans son pays natal.
Cette annonce lève le voile sur des tensions profondes au sein de la famille Lee, véritable dynastie dans la cité-état depuis l’indépendance. Le point de discorde : un bungalow ayant abrité la création du Parti d’action populaire (PAP), formation politique au pouvoir sans discontinuer depuis 1959.
Une propriété au cœur d’un conflit fratricide
Alors que Lee Hsien Yang et sa sœur Lee Wei Ling, soutiens de l’opposition, souhaitent détruire la bâtisse conformément aux dernières volontés de leur père, leur frère aîné Lee Hsien Loong, Premier ministre de 2004 à 2022, s’y oppose farouchement. Un différend dont la presse singapourienne s’est largement fait l’écho ces dernières années.
La mort de Lee Wei Ling le 9 octobre 2022, alors qu’elle résidait dans la propriété contestée, a ravivé les tensions. Lee Hsien Yang a fait savoir qu’il ne se sentait pas en sécurité de rentrer à Singapour pour les funérailles, redoutant que son frère n’utilise « les institutions » du pays contre lui.
Des attaques « publiques » du gouvernement dénoncées
Sur Facebook, Lee Hsien Yang a listé les griefs qui l’ont poussé à demander la protection du Royaume-Uni :
Les attaques du gouvernement singapourien contre moi sont d’ordre public. Ils ont poursuivi mon fils, engagé des procédures disciplinaires contre ma femme, et lancé une fausse enquête de police qui dure depuis des années.
Autant d' »allégations sans fondement » pour les autorités de Singapour, qui assurent que Lee Hsien Yang et son épouse sont « libres de revenir » quand ils le souhaitent. « Je reste un citoyen de Singapour et j’espère qu’un jour, je pourrai retourner chez moi en sécurité », a toutefois nuancé le principal intéressé.
L’ombre de Lee Kuan Yew plane toujours
Si les rivalités au sein du clan Lee sont connues depuis 2017, l’affaire prend une nouvelle dimension avec cette demande d’asile, deux ans seulement après le décès du patriarche Lee Kuan Yew. Figure tutélaire de Singapour, il avait mené le pays à l’indépendance en 1963 avant de le transformer en une prospère place financière durant ses trois décennies au pouvoir.
Son fils aîné Lee Hsien Loong, Premier ministre pendant 20 ans jusqu’en mai 2023, reste le secrétaire général du PAP. Un parti qui conserve une mainmise quasi-totale sur le paysage politique singapourien. Dans ce contexte, le départ forcé de Lee Hsien Yang apparaît comme une nouvelle fêlure dans l’image soigneusement entretenue d’unité et de stabilité renvoyée par la cité-état.
Cette crise politique et familiale inédite illustre les défis auxquels Singapour est confrontée pour assurer sa pérennité au-delà de la génération des pères fondateurs. L’héritage complexe laissé par Lee Kuan Yew, entre volonté de préserver l’identité singapourienne et aspirations démocratiques croissantes, semble plus que jamais source de divisions. Même au sein de sa propre famille.
La mort de Lee Wei Ling le 9 octobre 2022, alors qu’elle résidait dans la propriété contestée, a ravivé les tensions. Lee Hsien Yang a fait savoir qu’il ne se sentait pas en sécurité de rentrer à Singapour pour les funérailles, redoutant que son frère n’utilise « les institutions » du pays contre lui.
Des attaques « publiques » du gouvernement dénoncées
Sur Facebook, Lee Hsien Yang a listé les griefs qui l’ont poussé à demander la protection du Royaume-Uni :
Les attaques du gouvernement singapourien contre moi sont d’ordre public. Ils ont poursuivi mon fils, engagé des procédures disciplinaires contre ma femme, et lancé une fausse enquête de police qui dure depuis des années.
Autant d' »allégations sans fondement » pour les autorités de Singapour, qui assurent que Lee Hsien Yang et son épouse sont « libres de revenir » quand ils le souhaitent. « Je reste un citoyen de Singapour et j’espère qu’un jour, je pourrai retourner chez moi en sécurité », a toutefois nuancé le principal intéressé.
L’ombre de Lee Kuan Yew plane toujours
Si les rivalités au sein du clan Lee sont connues depuis 2017, l’affaire prend une nouvelle dimension avec cette demande d’asile, deux ans seulement après le décès du patriarche Lee Kuan Yew. Figure tutélaire de Singapour, il avait mené le pays à l’indépendance en 1963 avant de le transformer en une prospère place financière durant ses trois décennies au pouvoir.
Son fils aîné Lee Hsien Loong, Premier ministre pendant 20 ans jusqu’en mai 2023, reste le secrétaire général du PAP. Un parti qui conserve une mainmise quasi-totale sur le paysage politique singapourien. Dans ce contexte, le départ forcé de Lee Hsien Yang apparaît comme une nouvelle fêlure dans l’image soigneusement entretenue d’unité et de stabilité renvoyée par la cité-état.
Cette crise politique et familiale inédite illustre les défis auxquels Singapour est confrontée pour assurer sa pérennité au-delà de la génération des pères fondateurs. L’héritage complexe laissé par Lee Kuan Yew, entre volonté de préserver l’identité singapourienne et aspirations démocratiques croissantes, semble plus que jamais source de divisions. Même au sein de sa propre famille.