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La Natalité Allemande en Chute Libre : L’Est Particulièrement Touché

Un déclin inquiétant des naissances secoue l'Allemagne, surtout à l'Est. Crise sanitaire, guerre, inflation... Découvrez les facteurs poussant les familles à repousser leurs projets d'enfants, malgré un léger rebond dû à l'arrivée de réfugiées ukrainiennes. Les détails d'une tendance préoccupante.

L’Allemagne traverse une période démographique préoccupante, avec une chute vertigineuse du nombre de naissances ces dernières années. Selon l’institut de conjoncture Ifo, le pays a enregistré un effondrement de près de 13% des naissances en seulement deux ans, passant de 795 500 en 2021 à 693 000 en 2023. Cette tendance alarmante est encore plus marquée dans les régions de l’Est de l’Allemagne, où le recul atteint les 17,5%.

Une Conjonction de Facteurs Défavorables

Comment expliquer un tel effondrement de la natalité outre-Rhin ? D’après Joachim Ragnitz, chercheur à l’institut Ifo de Dresde, cette situation résulte d’une combinaison de plusieurs éléments ayant poussé de nombreux jeunes couples à reporter leurs projets de parentalité :

  • La crise sanitaire du Covid-19
  • Le déclenchement de la guerre en Ukraine
  • La perte de pouvoir d’achat due à l’inflation galopante

À cela s’ajoute un autre facteur démographique : la diminution significative du nombre de femmes âgées de 27 à 36 ans, tranche d’âge où se concentre la majorité des naissances, particulièrement dans l’Est de l’Allemagne.

Un Déclin Progressif Qui S’accélère

Si la chute du taux de natalité allemand avait débuté dès 2015, force est de constater qu’elle s’est nettement accélérée ces derniers temps. Résultat, ce sont près de 80 000 naissances de moins que prévu qui ont été enregistrées sur les seules années 2022 et 2023. Un recul d’autant plus préoccupant que le nombre de femmes en âge de procréer a pourtant légèrement augmenté récemment en Allemagne, principalement en raison de l’arrivée massive de réfugiées ukrainiennes fuyant la guerre.

Entre 2021 et 2023, le nombre de femmes étrangères en âge de procréer s’est accru de près de 500 000, tandis que celui des Allemandes de la même tranche d’âge a diminué de plus de 100 000.

Institut Ifo

Toutefois, la plupart de ces femmes ukrainiennes étant arrivées sans leur partenaire, cet afflux n’a pas entraîné de hausse équivalente des naissances, tempère l’Ifo.

2016, une Année Charnière

Pour mieux mesurer l’ampleur de la chute actuelle, il faut se souvenir qu’en 2016, l’Allemagne avait connu un bond de 7% des naissances, atteignant un niveau de fécondité inédit depuis 1973. Une hausse alors largement imputable aux mères étrangères, dans le sillage de l’arrivée historique de migrants, principalement syriens, irakiens et afghans.

Mais depuis, la tendance s’est complètement inversée, plongeant le pays dans une spirale démographique inquiétante. Avec un taux de fécondité tombé à 1,35 enfant par femme en 2023 contre 1,58 en 2021, l’Allemagne s’éloigne dangereusement du seuil de renouvellement des générations. Une situation qui n’est pas sans conséquences sur le dynamisme économique du pays et la pérennité de son modèle social.

Quelles Perspectives pour Inverser la Tendance ?

Face à ce déclin de la natalité, quelles solutions s’offrent à l’Allemagne pour enrayer la spirale ? Si l’arrivée de populations immigrées jeunes et fécondes peut temporairement atténuer le phénomène, comme en 2016, elle ne saurait constituer une réponse pérenne et suffisante.

À plus long terme, des politiques volontaristes de soutien aux familles et à la parentalité semblent indispensables pour encourager les couples à franchir le pas, notamment dans un contexte économique tendu. Développement des modes de garde, allocations familiales revalorisées, meilleure conciliation vie professionnelle-vie privée… Autant de leviers à activer pour redonner aux Allemands l’envie et les moyens de faire des enfants.

Car au-delà des enjeux économiques, c’est bien le dynamisme et l’avenir même de la société allemande qui se jouent dans ce combat pour enrayer le déclin démographique. Un défi majeur que le pays va devoir relever dans les années à venir, sous peine de voir son modèle social et son poids en Europe s’éroder inexorablement.

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