Le renseignement sud-coréen vient de révéler une information préoccupante concernant l’implication croissante de la Corée du Nord dans le conflit ukrainien. Selon des sources officielles, Pyongyang aurait déployé pas moins de 1500 soldats supplémentaires en Russie, portant ainsi leur nombre total à environ 3000 hommes sur place. Une manière pour le régime de Kim Jong-un de venir en aide militairement à son allié russe sur le front ukrainien.
Une alliance militaire qui bouleverse l’équilibre sécuritaire
Cette nouvelle intervention nord-coréenne n’est pas sans conséquences diplomatiques. L’Allemagne a en effet convoqué mercredi le chargé d’affaires de Pyongyang pour condamner ce soutien apporté à « l’invasion russe en Ukraine ». Berlin considère qu’un tel appui « menace directement la sécurité de l’Allemagne et la paix européenne ».
Mais c’est surtout dans la péninsule coréenne que cette alliance militaire entre la Corée du Nord et la Russie risque de déstabiliser profondément l’équilibre géostratégique. Vendredi dernier, le Service national du renseignement sud-coréen (NIS) tirait déjà la sonnette d’alarme :
Pyongyang envoie des « troupes en nombre » pour soutenir la Russie dans son offensive en Ukraine, dans le cadre d’une alliance militaire avec Moscou qui pourrait venir bouleverser l’équilibre sécuritaire dans la péninsule coréenne.
Service national du renseignement sud-coréen (NIS)
Face à ces accusations, la Corée du Nord a fermement démenti fournir des soldats à la Russie, qualifiant même ces affirmations de Séoul de « rumeurs sans fondement ».
Un déploiement massif de troupes nord-coréennes d’ici décembre
Mais les révélations faites par l’élu Park Sun-won, membre du comité parlementaire sud-coréen sur le renseignement, semblent confirmer une escalade militaire. Après un briefing avec le NIS, il a déclaré mercredi à la presse :
On estime que 1.500 soldats de plus ont été déployés en Russie, amenant leur total à 3.000. Quelque 10.000 soldats nord-coréens doivent être déployés en Russie d’ici décembre.
Park Sun-won, membre du comité parlementaire sud-coréen sur le renseignement
Si ces chiffres venaient à se confirmer, cela constituerait un apport considérable de troupes fraîches pour épauler les forces russes, qui piétinent depuis plusieurs mois face à la résistance ukrainienne. Kiev subit cependant une forte pression, avec des villes pilonnées par l’artillerie russe faute de défenses antiaériennes suffisantes.
Une guerre d’usure qui s’enlise
Après plus de deux ans et demi de conflit, la situation militaire est devenue critique pour l’Ukraine. Ses forces reculent depuis des mois sur le front Est face à l’avancée russe. L’arrivée probable de milliers de soldats nord-coréens supplémentaires pourrait encore aggraver la donne.
Cette guerre d’usure, qui semblait dans une impasse, pourrait donc connaître un nouveau tournant avec l’intervention croissante de la Corée du Nord aux côtés de Moscou. Il reste à voir si la communauté internationale parviendra à faire pression sur Pyongyang pour stopper cet engagement militaire qui menace la stabilité mondiale. La convocation du chargé d’affaires nord-coréen par l’Allemagne constitue un premier pas, mais sera-t-il suffisant ?
Cette escalade des tensions dans l’implication des alliés respectifs de l’Ukraine et de la Russie fait en tout cas craindre une internationalisation grandissante du conflit. Un scénario potentiellement dévastateur, qui semble hélas se profiler de plus en plus nettement. La communauté internationale parviendra-t-elle à inverser cette dangereuse tendance ?
