Le football anglais est une nouvelle fois secoué par un incident impliquant un propriétaire de club. Evangelos Marinakis, homme d’affaires grec à la tête de Nottingham Forest, vient d’écoper d’une lourde sanction de la part de la Fédération anglaise pour un geste déplacé envers un arbitre. Une affaire qui met en lumière les dérives de certains dirigeants et questionne leur exemplarité.
Un Crachat Qui Fait Polémique
Les faits remontent au 28 septembre dernier, après une défaite frustrante de Nottingham Forest face à Fulham. Selon des sources proches du dossier, Evangelos Marinakis aurait délibérément craché au passage d’un arbitre, dans un geste empreint de mépris. Si le dirigeant conteste la version retenue contre lui, la commission de discipline a tranché :
M. Marinakis a délibérément craché dans un geste irrespectueux et dégoûtant de mépris à l’égard des officiels de match. Selon nous, il n’y a pas d’autre explication crédible à son comportement.
– Extrait des motivations de la commission de discipline
Un incident qui jette une lumière crue sur les rapports parfois tendus entre dirigeants et corps arbitral. La pression du résultat et les sommes en jeu semblent parfois faire perdre tout sang-froid à certains propriétaires, prêts à franchir les limites du supportable.
Cinq Matchs de Suspension Pour Marinakis
La sanction est tombée tel un couperet pour Evangelos Marinakis : cinq matchs de suspension, l’empêchant notamment d’assister à la précieuse victoire des siens face à Crystal Palace lundi dernier. Une peine exemplaire, à la hauteur de la gravité de son geste :
- Interdiction de stade pour les 4 prochaines rencontres de Nottingham Forest
- Impossibilité d’être en contact avec l’équipe les jours de match
- Atteinte sérieuse à l’image du propriétaire et du club
Au-delà de l’aspect sportif, c’est tout le club qui se retrouve éclaboussé par cette affaire. Nottingham Forest, promu cette saison en Premier League, n’avait vraiment pas besoin d’une telle publicité en cette période cruciale du championnat.
Une Défense Bancale Pour Marinakis
Pour sa défense, le dirigeant grec a tenté d’invoquer son fort tabagisme, l’obligeant parfois à cracher. Une explication qui n’a visiblement pas convaincu les instances disciplinaires :
M. Marinakis affirme fumer deux ou trois cigares par jour. Par conséquent, cela l’oblige parfois à cracher, le plus souvent dans un mouchoir en papier quand il en a un.
– Extrait des éléments de défense d’Evangelos Marinakis
Un argument qui semble bien léger face à la gravité des faits reprochés. Cracher en direction d’un officiel, fut-il involontaire, apparaît difficilement défendable dans le contexte du sport professionnel.
Le Football Anglais Touché Par Des Incidents à Répétition
Malheureusement, le cas d’Evangelos Marinakis est loin d’être isolé. Ces dernières années, plusieurs propriétaires de clubs anglais ont défrayé la chronique pour des comportements inappropriés :
- En 2018, le propriétaire de Birmingham a agressé un joueur adverse sur le terrain
- L’ex-patron de Sheffield Wednesday inculpé dans une affaire de blanchiment d’argent
- De nombreux propriétaires étrangers critiqués pour leur méconnaissance du football
Ces dérives interrogent sur le profil et les motivations de certains investisseurs, plus attirés par l’appât du gain et le prestige que par les vraies valeurs du sport. Un constat inquiétant pour l’avenir du football anglais et son âme.
Vers Une Régulation Accrue Pour Assainir Le Foot Business ?
Face à ces incidents à répétition, beaucoup réclament un contrôle renforcé des propriétaires de clubs, particulièrement lors du rachat des équipes. Instaurer des critères stricts, tester la connaissance du monde du football ou encore s’assurer de la probité des investisseurs sont quelques-unes des pistes envisagées.
Au-delà, c’est tout le modèle économique du football qu’il faudrait repenser, pour replacer le jeu et les supporters au cœur des priorités. Un vaste chantier que les instances peinent à initier, tiraillées entre impératifs financiers et préservation de l’éthique sportive.
Le cas Marinakis doit en tout cas servir d’électrochoc. À l’image des sanctions infligées par la Fédération anglaise, une tolérance zéro doit s’appliquer face aux comportements irrespectueux des propriétaires, quel que soit leur statut. Le football, ses acteurs et ses fans méritent des dirigeants exemplaires, guidés par leur passion du jeu. Un retour aux fondamentaux plus que jamais nécessaire pour éviter de sombrer dans les affres d’un foot business déshumanisé. Le chemin est encore long, mais chaque sanction est un pas dans la bonne direction pour assainir ce sport aimé de tous mais abîmé par l’argent.
