Alors que les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir à travers le monde, la Grèce n’est pas épargnée. Lors d’un discours devant le Parlement mercredi, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a déclaré que 2024 avait été « l’année la plus difficile des 40 dernières années » pour le pays en termes de conditions météorologiques. Les feux de forêt, qui ont ravagé pas moins de 44 000 hectares de terres cette année, illustrent parfaitement la gravité de la situation.
Un pays en première ligne face au changement climatique
Située dans le bassin méditerranéen, une région considérée par les scientifiques comme un « point chaud » du changement climatique, la Grèce est particulièrement vulnérable aux aléas météorologiques extrêmes. Les vagues de chaleur et les incendies font malheureusement partie du quotidien chaque été. Mais comme l’a souligné Kyriakos Mitsotakis, ce phénomène s’est intensifié de manière préoccupante ces dernières années.
Des records de chaleur battus
Selon les données de l’Observatoire national d’Athènes, le pays a connu son hiver le plus chaud jamais enregistré, rapidement suivi d’une canicule précoce dès le mois de juin. Des records de températures ont été battus durant l’été, plaçant le pays en état d’alerte orange et rouge pendant des semaines. Ces conditions exceptionnelles ont favorisé le déclenchement de nombreux incendies à travers tout le territoire.
Une saison des feux plus précoce et intense
Fait inhabituel, les premiers feux importants se sont déclarés dès la fin du mois de mars, à plus de 1000 mètres d’altitude dans le massif du Piéria au nord du pays. Il aura fallu plusieurs jours pour maîtriser cet incendie précurseur d’une saison particulièrement éprouvante. Au total, 9101 départs de feu ont été recensés en 2024, contre 7163 l’année précédente, soit une augmentation de plus de 25%.
Des incendies aux portes de la capitale
Mi-août, un important incendie s’est déclaré à seulement 40km au nord-est d’Athènes. Les flammes ont rapidement progressé pour atteindre les banlieues de la capitale grecque, nécessitant l’évacuation de milliers d’habitants. Les pompiers ont lutté durant trois jours pour venir à bout de ce sinistre qui a malheureusement fait une victime.
6500 hectares partis en fumée près de Corinthe
Fin septembre, c’est la région de Corinthe, dans le sud du pays, qui a été frappée par un incendie d’une rare violence. Pas moins de 6500 hectares de forêts et de terres agricoles ont été réduits en cendres, portant un coup terrible à l’économie locale et aux écosystèmes.
L’urgence d’une prise de conscience et d’actions concrètes
Face à l’ampleur des dégâts et à la répétition de ces catastrophes, il est crucial que le gouvernement grec mette en place des mesures ambitieuses pour renforcer la prévention et la lutte contre les feux de forêt. Cela passe notamment par :
- Un meilleur aménagement du territoire pour limiter les risques
- Des moyens supplémentaires alloués aux services de secours
- Une sensibilisation accrue de la population aux comportements à risque
- Une coopération renforcée avec les autres pays méditerranéens confrontés aux mêmes défis
Mais au-delà de ces actions à l’échelle nationale, c’est un véritable sursaut qui est nécessaire au niveau international pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique. Comme l’a rappelé Kyriakos Mitsotakis, les conséquences du réchauffement sont déjà là et il est urgent d’agir avant qu’il ne soit trop tard. L’avenir de la Grèce, comme celui de nombreuses autres régions dans le monde, en dépend.
On attendait une année très difficile en matière de climat, elle a été objectivement la plus difficile de ces 40 dernières années selon les données de tous les scientifiques, y compris celles de l’Observatoire national.
Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre grec