Ce jeudi soir, le stade Groupama de Lyon s’apprête à vivre au rythme d’une ambiance électrique pour le match opposant l’Olympique Lyonnais (OL) à Besiktas en quart de finale retour de Ligue Europa. Un duel qui fait resurgir le spectre des graves incidents survenus il y a 7 ans entre supporters des deux équipes.
Retour sur les affrontements de 2017
Le 13 avril 2017, en marge de la rencontre OL-Besiktas, de violents affrontements avaient éclaté aux abords du Parc OL. Des dizaines de supporters turcs très agités avaient réussi à s’introduire illégalement dans le parcage lyonnais, déclenchant une bataille rangée avec les ultras locaux. Bilan : des dizaines de blessés et des scènes de chaos diffusées dans le monde entier.
Le match avait même dû être interrompu à cause de jets de pétards et de fumigènes sur la pelouse par les fans stambouliotes. Ces graves incidents avaient valu à l’OL une suspension de 2 ans avec sursis de toute compétition européenne.
Une rivalité tenace
Depuis cet épisode, la tension n’est jamais vraiment retombée entre les deux clubs. “Les incidents de 2017 ont laissé des traces et une vraie inimitié s’est installée”, confie une source proche du club lyonnais. Les réseaux sociaux sont régulièrement le théâtre d’échanges musclés entre fans des deux camps.
Côté turc, les supporters les plus radicaux n’ont pas hésité à diffuser des messages provocateurs à l’approche du match comme “Êtes-vous prêts les Gones ?”. De quoi électriser une atmosphère déjà brûlante et faire craindre le pire aux autorités.
Un important dispositif de sécurité
Échaudée par les violents débordements du passé, la Préfecture du Rhône a mis en place un imposant dispositif de sécurité pour tenter d’assurer le bon déroulement de la rencontre. Pas moins de 1000 policiers et stadiers seront mobilisés pour surveiller les supporters à risque.
Un arrêté préfectoral a également été pris pour interdire aux fans de Besiktas le centre-ville de Lyon le jour du match. Les autorités turques ont aussi fourni une liste de 300 supporters identifiés comme potentiellement dangereux et interdits de déplacement.
Nous avons tiré les leçons du passé. Toutes les mesures sont prises pour assurer la sécurité du match.
Un responsable de la Préfecture
Une ambiance bouillante attendue
Malgré ce large dispositif de sécurité, le contexte promet une ambiance survoltée dans les travées du Groupama Stadium. L’engouement est tel que le parcage visiteurs de 3200 places s’est rempli en quelques minutes.
Signe de l’immense ferveur, certains supporters de Besiktas n’ayant pu obtenir de billet ont décidé de venir à Lyon sans place pour vivre l’événement et l’ambiance de l’extérieur. De quoi laisser craindre de possibles débordements en marge de la rencontre.
Côté lyonnais aussi, les ultras entendent bien répondre présents. “On ne va pas se laisser impressionner chez nous”, promet un habitué du virage nord. L’ambiance s’annonce clairement incendiaire mais jusqu’où iront les supporters ?
Un contexte sportif tendu
Au-delà des vieilles rancoeurs entre supporters, le match concentre une énorme attente sur le plan sportif. Battus 2-1 en Turquie à l’aller, les Lyonnais sont dos au mur et condamnés à l’exploit pour arracher leur qualification.
En face, les coéquipiers de l’ancien Lyonnais Rachid Ghezzal comptent bien tenir leur avantage et faire taire le bouillant public rhodanien. Dans un contexte aussi passionnel, le moindre incident sur le terrain pourrait mettre le feu aux poudres en tribunes.
Trois points chauds surveillés
Pour limiter les risques, la sécurité sera particulièrement renforcée dans trois secteurs potentiellement explosifs :
- Le parcage visiteurs où seront rassemblés les fans turcs.
- Le virage nord, fief des Bad Gones et Lyon 1950.
- L’avenue menant au stade où supporters des deux camps pourraient entrer en contact.
Aux abords du parcage visiteurs, les stadiers devront réaliser une fouille systématique des supporters de Besiktas pour empêcher toute introduction de pétards ou de fumigènes comme en 2017. “C’est une zone sensible, la vigilance sera maximale”, assure un responsable sécurité.
Contrôle des déplacements
Pour limiter les risques de confrontation directe entre fans des deux équipes, les forces de l’ordre contrôleront étroitement les déplacements. Une fan-zone pour les Turcs a été aménagée à l’écart du centre-ville.
Des bus spéciaux seront affrétés depuis ce point de ralliement vers le stade, sous escorte policière, afin d’éviter tout contact avec les fans lyonnais. Un itinéraire précis et sécurisé a été établi. La présence de supporters turcs hors de la fan-zone et des abords directs du stade sera interdite.
Des mesures suffisantes ?
Malgré l’imposant dispositif de sécurité déployé, certains spécialistes craignent que les mesures restent insuffisantes face au défi sécuritaire posé par ce match à ultra-haut risque. Selon des sources policières, des éléments les plus radicaux des deux camps chercheraient le combat.
Face à ces supporters déterminés à créer le chaos, les 1000 membres des forces de l’ordre et stadiers mobilisés parviendront-ils à assurer le bon déroulement de la soirée ? Réponse ce jeudi soir, dans un stade Groupama qui s’annonce incandescent à tous les niveaux.