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Crise meurtrière en Nouvelle-Calédonie : Le cri du coeur de Christian Karembeu

Un lourd silence régnait ces derniers jours du côté de Christian Karembeu. L’ancien champion du monde de football, originaire de Nouvelle-Calédonie, sort enfin de sa réserve. Et pour cause, le Kanak vient de perdre deux proches, tués par balles en marge des violentes émeutes qui secouent l’archipel depuis plusieurs semaines. Un drame qui l’a profondément meurtri.

Karembeu en deuil après la mort de deux proches

Invité ce lundi sur Europe 1, Christian Karembeu a tenu à rendre hommage à un neveu et une nièce, membres de sa tribu, lâchement abattus. « J’ai perdu des membres de ma famille, c’est pour ça que je suis resté silencieux. Parce que je suis en deuil », confie-t-il, la voix emplie d’émotion. Avant de préciser les circonstances de leur décès : « Ils ont été tués par balles dans la tête » par « des snipers ».

Un appel à la vérité et à la justice

Au-delà de la douleur, l’ancien milieu de terrain nourrit une soif de justice. « On espère qu’il y aura des enquêtes sur ces meurtres », martèle Karembeu, aujourd’hui ambassadeur et conseiller stratégique de l’Olympiakos en Grèce. Un cri du cœur partagé par de nombreux Néo-Calédoniens, réclamant la lumière sur ces crimes commis en marge du conflit politique.

Une crise aux racines profondes

Les émeutes, qui ont fait sept morts au total, ont éclaté après l’adoption à Paris d’une réforme controversée sur le corps électoral. Celle-ci prévoit son élargissement aux personnes installées depuis au moins 10 ans en Nouvelle-Calédonie. Une mesure vivement contestée par les indépendantistes. « Normalement le référendum doit être fait tous les deux ans et dernièrement, Paris a décidé de le faire en 2021 au lieu de 2022, souligne Karembeu. Donc il y a eu des abstentions et le fait de pouvoir acter cette loi a entraîné cette réaction difficile que je condamne aussi. »

Le dialogue comme seule issue

Malgré le choc et la colère, Christian Karembeu veut croire en une résolution pacifique de cette crise. Pour lui, le salut passe par le dialogue entre les communautés et avec l’État : « Quand des idées sont soumises par l’État, je pense qu’il faut discuter, palabrer, pour que la loi puisse être digérée et faire partager ce qui est bon pour le pays et pour les communautés. »

Un message d’apaisement que l’enfant de Lifou espère voir entendu, pour que son île retrouve enfin la paix. Et que les victimes, dont ses proches cruellement fauchés, ne soient pas mortes en vain. La Nouvelle-Calédonie retient son souffle, suspendue aux prochains chapitres de son avenir. En attendant, Christian Karembeu pleure ses disparus. Et avec lui, tout un peuple meurtri.

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