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L’IA Inquiète Les Artistes : Le Nouveau Champ De Bataille

Plus de 13 500 artistes dont Thom Yorke, Kevin Bacon et Harlan Coben ont signé une pétition contre l'utilisation non autorisée de leurs œuvres pour entraîner l'IA générative, y voyant une "menace majeure"...

La révolution de l’intelligence artificielle (IA) ébranle actuellement le monde artistique. Une vague de protestation sans précédent déferle, menée par des milliers d’artistes renommés de tous horizons. Leur cri du cœur : mettre un terme à l’exploitation non régulée de leurs œuvres par les algorithmes d’IA générative.

Une pétition d’ampleur inédite

C’est une mobilisation d’une envergure rare. Plus de 13 500 artistes, dont des figures emblématiques comme Thom Yorke de Radiohead, Robert Smith de The Cure, Björn Ulvaeus d’ABBA, les acteurs Julianne Moore et Kevin Bacon ou encore les écrivains Harlan Coben et Kazuo Ishiguro, ont apposé leur signature sur une pétition retentissante. Leur revendication est limpide : stopper l’utilisation non autorisée de leurs créations pour nourrir les algorithmes voraces de l’IA générative.

Cette pétition, encore ouverte aux signatures, a été initiée par Ed Newton-Rex, compositeur et ancien acteur du secteur de l’IA. Il tire la sonnette d’alarme :

L’utilisation sans autorisation des créations artistiques pour entraîner l’intelligence artificielle générative est une menace majeure et injuste des moyens de subsistance des personnes à l’origine de ces œuvres et cela ne doit pas être permis.

Selon lui, les entreprises spécialisées dans l’IA exploiteraient gratuitement des contenus protégés par le droit d’auteur pour alimenter leurs algorithmes gourmands en données. Un procédé qu’il qualifie de “déshumanisant” pour les artistes.

Hollywood dans la danse

À Hollywood, l’IA fait des émules. Les grands studios s’en emparent pour ressusciter des vedettes disparues, générer des images de figurants dans des scènes de bataille ou assister dans l’écriture de scénarios. Une source proche de l’industrie confie que cette technologie promet des économies substantielles mais soulève des questions éthiques complexes.

Certains artistes choisissent cependant de collaborer. Meta (Facebook) a ainsi annoncé un partenariat avec l’acteur Casey Affleck et le studio Blumhouse pour tester un logiciel de génération de films via l’IA. Une approche pragmatique qui divise.

Musique et littérature aussi impactées

Les sphères musicale et littéraire sont confrontées aux mêmes défis. Des morceaux et des histoires générés par l’IA générative, capable de produire toutes sortes de contenus sur simple requête en langage courant, inondent le marché. De quoi ébranler les modèles traditionnels de création et de rémunération.

Nous devons repenser urgemment le cadre légal de la propriété intellectuelle à l’ère de l’IA, pour protéger l’essence même de la création humaine.

– Un avocat spécialiste du droit d’auteur

L’an dernier, des écrivains dont John Grisham, Jodi Picoult ou George R. R. Martin ont porté plainte contre OpenAI (ChatGPT) pour “vol systématique à grande échelle”. En septembre, des stars comme Pedro Pascal et Jane Fonda ont soutenu une loi visant à encadrer l’IA en Californie, finalement bloquée.

Un débat de société

Au-delà de la sphère artistique, c’est un véritable débat de société qui s’engage. Comment valoriser et protéger la création humaine face à la montée en puissance des intelligences artificielles ? Quelles limites éthiques poser ? Autant de questions cruciales qui animeront sans nul doute les prochaines années.

Une certitude émerge : l’IA bouscule en profondeur nos paradigmes et appelle une refonte de nos cadres de pensée. La fronde des artistes n’est que la partie émergée de l’iceberg. C’est toute notre relation à la création, à l’art et à la technologie qui est en jeu. Un défi aussi passionnant que vertigineux.

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