À deux semaines d’un scrutin présidentiel américain particulièrement serré et scruté dans le monde entier, les candidats démocrate Kamala Harris et républicain Donald Trump multiplient les efforts pour convaincre les électeurs encore indécis dans les États clés. Une véritable course contre la montre est engagée pour tenter de faire pencher la balance dans cette élection à l’issue plus qu’incertaine.
Des agendas surchargés pour aller à la rencontre des Américains
Signe de l’importance capitale de ces derniers jours de campagne, les emplois du temps des deux candidats n’ont jamais été aussi denses. Harris comme Trump sillonnent le pays pour aller à la rencontre des électeurs, en particulier dans les fameux « swing states », ces États pivots susceptibles de faire basculer l’élection d’un côté ou de l’autre.
Ce mercredi, Kamala Harris se rend ainsi en Pennsylvanie, un État que les démocrates espèrent bien faire repasser dans leur camp après la victoire de Trump en 2016. La candidate démocrate y participera notamment à une émission de télévision où elle répondra en direct aux questions des électeurs. Un exercice qu’elle a peu pratiqué jusqu’ici mais qui témoigne de sa volonté d’aller chercher toutes les voix.
De son côté, Donald Trump met le cap sur la Géorgie, un autre État déterminant dans ces élections. Au programme : une rencontre avec des électeurs dans une église puis un grand meeting de campagne. Le candidat républicain n’hésite pas à durcir le ton et à multiplier les attaques contre son adversaire, qu’il qualifie de « personne stupide ».
Harris et l’enjeu historique d’une première présidente
Si l’arrivée de Kamala Harris dans la campagne a rebattu les cartes, elle apporte aussi une dimension historique à cette élection. Jamais une femme n’a en effet accédé à la présidence des États-Unis. La candidate démocrate a estimé mardi que le pays était désormais prêt à franchir ce cap, même si elle s’est empressée de relativiser la portée symbolique d’une telle victoire :
Ce qui intéresse la plupart des gens, c’est de savoir si vous pouvez faire le travail et si vous avez un plan pour eux.
Trump joue la carte du sauveur de l’Amérique
Face à ce défi, Donald Trump se pose en protecteur de l’Amérique. Il a ainsi promis mardi de « sauver le pays » et de mettre un terme rapide à toutes les guerres en cours s’il était réélu. À 78 ans, il deviendrait en cas de victoire le plus vieux président de l’histoire des États-Unis à prêter serment.
Mais l’ancien homme d’affaires sait aussi jouer sur la peur, n’hésitant pas à affirmer que si Harris l’emportait, « ce pays serait fini ». Des propos outranciers qui traduisent la tension extrême de cette fin de campagne.
Des sondages plus incertains que jamais
À l’heure actuelle, les sondages peinent à donner une image claire des rapports de force, ayant souvent sous-estimé le vote Trump par le passé. La mobilisation record des électeurs démocrates, notamment chez les jeunes et les femmes, lors des récentes élections de mi-mandat brouille aussi les pistes.
Nous n’avons jamais connu une élection aussi serrée et imprévisible. C’est du 50-50, personne ne peut dire qui va l’emporter.
– Un analyste politique américain
Dans ce contexte d’extrême incertitude, impossible donc de prédire qui de Kamala Harris ou de Donald Trump s’installera à la Maison Blanche en janvier prochain. Une seule certitude : le monde entier retiendra son souffle le soir du 5 novembre en attendant de connaître le nom du vainqueur de ce duel électoral titanesque. Les jours qui viennent s’annoncent déterminants et riches en rebondissements.