C’est une soirée de chaos et de destruction qui s’est abattue sur la banlieue sud de Beyrouth ce mardi. Selon des sources sur place, au moins sept frappes israéliennes ont visé plusieurs quartiers de ce fief du Hezbollah, quelques heures seulement après un raid dévastateur qui avait déjà aplati un immeuble dans la zone.
Des panaches de fumée s’élevaient dans le ciel nocturne, visibles à des kilomètres à la ronde. Ces nouvelles attaques sont intervenues malgré des appels à l’évacuation lancés un peu plus tôt par Israël, qui a intensifié son offensive contre le Liban depuis le 23 septembre dernier.
Des dégâts matériels et des victimes à déplorer
Selon l’agence nationale d’information libanaise (Ani), les frappes israéliennes ont touché à plusieurs reprises les quartiers de Haret Hreik, Laylaké et les abords de Bourj el-Brajneh. L’hôpital Bahmane, situé à Haret Hreik, aurait subi d’importants dommages en raison de l’impact d’un missile tombé sur un bâtiment voisin.
Quelques heures plus tôt dans la journée, un immeuble de onze étages s’était déjà effondré dans le quartier de Ghobeiri suite à une frappe, rapportent des photographes sur place. L’attaque avait eu lieu peu après qu’un responsable du Hezbollah ait dû écourter une conférence de presse dans le bâtiment, après un ordre d’évacuation de l’armée israélienne.
La nuit précédente avait déjà été meurtrière, avec au moins 18 morts, dont quatre enfants, et 60 blessés dans un raid sur un quartier résidentiel proche de l’hôpital Rafic Hariri, le plus grand établissement médical public du pays.
Un lourd bilan humain depuis le début de l’offensive
Depuis le lancement de sa vaste campagne de bombardements le 23 septembre, Israël a fait de la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah où vivaient jusqu’à 850 000 personnes, l’une de ses cibles prioritaires. Selon un décompte établi par l’AFP à partir des bilans officiels, au moins 1 552 personnes ont perdu la vie dans les attaques israéliennes au Liban jusqu’à présent.
D’après des sources proches du dossier, le but affiché par Israël serait de neutraliser le Hezbollah, afin de permettre le retour des habitants ayant fui dans le nord du pays. Un objectif qui semble encore loin d’être atteint au vu de la détermination affichée par le mouvement chiite.
Le Hezbollah durement touché dans sa direction
Outre les victimes civiles, le Hezbollah paie également un lourd tribut dans ses rangs. Israël a ainsi confirmé mardi soir la mort de Hachem Safieddine, un cadre de haut rang pressenti pour succéder à Hassan Nasrallah, le secrétaire général du parti également tué récemment par une frappe israélienne.
Malgré ces revers, les combattants du Hezbollah semblent déterminés à poursuivre la lutte, n’hésitant pas à lancer des raids de représailles en territoire israélien. Une escalade qui fait craindre un embrasement généralisé de la région, alors que la communauté internationale peine à imposer un cessez-le-feu entre les deux camps.
Une population libanaise meurtrie et un avenir incertain
Au milieu de ce déferlement de violence, c’est la population civile libanaise qui paie le plus lourd tribut. Pris en étau entre les bombardements israéliens et les tirs de roquettes du Hezbollah, de nombreux habitants ont dû fuir leurs foyers pour trouver refuge dans d’autres régions du pays.
Ceux qui sont restés vivent dans la peur constante des prochaines frappes, sans savoir si leur immeuble sera le prochain à s’effondrer sous l’impact des missiles. Les infrastructures civiles, comme les hôpitaux et les écoles, peinent à fonctionner normalement dans ce climat de guerre.
Alors que le conflit entre Israël et le Hezbollah ne montre aucun signe d’apaisement, l’avenir s’annonce sombre pour le Liban. Le pays, déjà fragilisé par une crise économique et politique majeure, voit ses espoirs de stabilité et de reconstruction s’éloigner un peu plus chaque jour sous les bombes.
Face à cette tragédie, la communauté internationale semble impuissante à imposer une solution diplomatique. Les appels au cessez-le-feu se multiplient, mais restent pour l’instant lettre morte sur le terrain. Il faudra sans doute encore du temps et de douloureux sacrifices avant que les armes ne se taisent enfin sur le sol libanais.