Des scènes de chaos et de détresse se déroulent dans le nord de la bande de Gaza, où des milliers de Palestiniens terrifiés fuient les bombardements incessants de l’armée israélienne. Depuis le 6 octobre, les habitants de Jabalia et des environs se retrouvent piégés sous un déluge de feu, avec peu d’espoir d’échappatoire.
Un exode forcé sous les tirs
Des vidéos vérifiées par des sources fiables attestent de l’ampleur du drame humanitaire qui se joue. On y voit des dizaines de civils gazaouis, hommes, femmes et enfants, marchant au milieu d’un paysage de dévastation vers un point de contrôle israélien à Jabalia. Nevin Al-Dawasah, une secouriste sur place, témoigne avoir été bloquée 16 jours dans un abri avant de pouvoir s’échapper sous les tirs d’artillerie.
L’armée israélienne affirme cibler des combattants du Hamas, le mouvement islamiste palestinien, qui se mêleraient à la population. Mais les appels à évacuer diffusés par drones avant les frappes sèment la panique chez les civils. Saïda, 46 ans, raconte sa fuite éprouvante d’une école de l’ONU transformée en refuge avec sa mère et ses quatre enfants. Retenue trois heures à un check-point, elle a dû assister, impuissante, à l’arrestation “humiliante” de son fils de 15 ans.
Des Arrestations “Humiliantes”
Selon des sources locales, seule une minorité de Gazaouis ont pu fuir, les soldats israéliens procédant à de nombreuses arrestations “humiliantes” de jeunes hommes aux check-points. Le Hamas dénonce un “nettoyage ethnique” et un “crime de déplacement forcé” dans le nord de l’enclave palestinienne, exhortant la communauté internationale à agir.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
Pour ceux qui restent, la situation humanitaire ne cesse d’empirer. Les bombardements intensifs et la destruction des routes rendent quasi-impossible l’accès des secours. “Quiconque est blessé saigne jusqu’à la mort”, alerte un secouriste. Les pénuries chroniques à Gaza sont exacerbées. Presque tous les hôpitaux du nord sont hors service, manquant cruellement de médicaments et de fournitures. Des corps jonchent les rues.
Un responsable local de l’ONU estime que 400 000 personnes sont encore prises au piège dans le nord de Gaza, confrontées à un avenir des plus sombres. Au 15e jour de l’offensive israélienne, le bilan s’élève déjà à plus de 400 morts côté palestinien. Jusqu’à quand va se poursuivre cette tragédie loin des caméras ? La communauté internationale saura-t-elle enfin réagir devant l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui frappe la bande de Gaza ?
