Un scandale secoue actuellement le géant automobile allemand Volkswagen. Selon des informations rapportées par la presse allemande et confirmées par le ministère des Affaires étrangères, un haut cadre du groupe travaillant en Chine a été arrêté puis expulsé du pays pour consommation de drogue. Une affaire choc qui soulève de nombreuses questions.
Arrestation à Pékin début octobre
D’après le tabloïd Bild, Jochen Sengpiehl, directeur marketing de Volkswagen China, a été interpellé par la police chinoise à Pékin début octobre, à son retour d’un séjour sur une île thaïlandaise. Testé positif au cannabis ainsi qu’à la cocaïne, il aurait été détenu une dizaine de jours avant d’être expulsé du territoire, comme l’affirme le quotidien Handelsblatt.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a confirmé avoir “connaissance du cas”, pris en charge par son ambassade à Pékin. Celle-ci était “en contact régulier avec la personne concernée et sa famille ainsi qu’avec les autorités sur place“, sans toutefois donner plus de précisions. De son côté, Volkswagen n’a pas souhaité répondre aux sollicitations “pour des raisons juridiques”.
Un cadre de haut niveau
Sengpiehl occupait le poste de directeur marketing de Volkswagen China depuis août 2022. Auparavant, pendant une demi-décennie, il était à la tête du marketing de l’ensemble du groupe automobile basé à Wolfsburg, dans le nord de l’Allemagne. Un profil de top management qui rend l’affaire d’autant plus retentissante.
Dans le passé, un manager de VW en Chine aurait probablement été intouchable.
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Une législation antidrogue des plus strictes
La Chine possède une des législations antidrogue parmi les plus strictes au monde. Les peines encourues pour trafic peuvent aller jusqu’à la peine de mort. Pour la simple consommation, les sanctions varient de la détention administrative de quelques jours à des peines de prison ferme, assorties généralement d’une expulsion pour les étrangers.
Le tabloïd Bild souligne qu’un tel traitement appliqué à un haut cadre de Volkswagen aurait été impensable par le passé, laissant supposer que le constructeur allemand ne bénéficie plus de la même aura qu’autrefois auprès des autorités chinoises. Un signe des temps ?
Volkswagen en perte de vitesse en Chine
Pendant longtemps, le groupe Volkswagen a profité à plein du gigantesque marché chinois, qui représente environ un tiers de ses ventes avec trois coentreprises et 39 usines. Mais le constructeur est désormais en rapide perte de vitesse dans l’empire du Milieu.
Avec 2,52 millions de véhicules produits en 2023, Volkswagen ne peut plus compter, comme dans les années fastes, sur la Chine pour doper ses performances. Le ralentissement économique du pays a pesé sur les ventes, tandis que les fabricants locaux, notamment BYD, ont rapidement imposé leur avance technologique en matière de véhicules électriques.
Tensions commerciales entre l’UE et la Chine
En parallèle, les relations commerciales se tendent entre la Chine et l’Union Européenne. Début octobre, Volkswagen a dénoncé le feu vert des pays membres de l’UE à la hausse des droits de douane sur les importations de voitures électriques chinoises, jugeant cette approche néfaste pour la compétitivité de l’industrie européenne.
Dans ce contexte délicat, l’affaire du cadre expulsé pourrait avoir un impact d’image supplémentaire pour Volkswagen, géant emblématique de l’industrie allemande. Bien que non directement lié aux enjeux commerciaux et industriels, ce fait divers met en lumière les défis grandissants auxquels sont confrontées les entreprises occidentales opérant en Chine.
Des questions en suspens
De nombreuses interrogations demeurent quant aux circonstances exactes et aux répercussions de cette surprenante affaire. Quel impact sur la gouvernance et la réputation de Volkswagen ? Quelles conséquences pour sa stratégie en Chine ? Le constructeur parviendra-t-il à redresser la barre dans ce marché clé malgré les vents contraires ? Autant de questions qui animeront sans nul doute les prochains chapitres de ce dossier hors norme.
