Le 11 octobre dernier, une touriste suisse a perdu la vie dans des circonstances effroyables alors qu’elle prenait un café en terrasse à Djanet, une oasis touristique du sud-est de l’Algérie. Selon des sources proches du dossier, la victime aurait été attaquée par un homme armé d’un couteau qui lui aurait tranché la gorge en s’écriant “Allah Akbar”. Un acte d’une rare violence qui a provoqué l’émoi dans le pays et au-delà.
Une attaque d’une sauvagerie inouïe
La scène s’est déroulée en plein jour, sous les yeux médusés des autres clients attablés au café Skaner, un établissement prisé situé en plein cœur de Djanet. Selon des témoins, un individu se serait jeté sur la victime, lui assénant de violents coups de couteau à la gorge tout en proférant des invocations religieuses. Malgré l’intervention rapide des secours, la malheureuse n’a pas survécu à ses blessures, décédant peu après son transfert à l’hôpital, vidée de son sang. Un meurtre d’une cruauté inouïe qui a suscité l’indignation générale.
Deux suspects interpellés
D’après nos informations, deux hommes ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête, dont l’un aurait été appréhendé par la foule elle-même juste après les faits. Les autorités restent pour l’heure très discrètes sur leur identité et leurs motivations, indiquant simplement qu’il s’agirait d’individus originaires du nord du pays et installés depuis peu dans la région. S’agit-il d’un acte isolé commis par un déséquilibré ou d’une action organisée et revendiquée par un groupe terroriste ? La question reste entière.
Le spectre du terrorisme
Si rien ne permet à ce stade d’établir un lien entre ce crime odieux et une quelconque organisation extrémiste, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec l’assassinat en 2014 du Français Hervé Gourdel. Ce guide de haute montagne avait été enlevé puis décapité par le groupe Jund al-Khilafa, affilié à l’État islamique, qui avait menacé de s’en prendre aux ressortissants occidentaux si la France ne cessait pas ses frappes en Irak. Un mode opératoire qui n’est pas sans rappeler celui utilisé contre la touriste suisse.
Pour l’instant, c’est totalement étouffé. Rien ne sort, même sur les réseaux sociaux. Sur place, le mot d’ordre, c’est silence radio. Tout le monde s’y plie.
Une source proche du dossier
Djanet, joyau du tourisme algérien
Située à plus de 2000 km au sud de la capitale Alger, l’oasis de Djanet est considérée comme l’un des fleurons touristiques du pays. Avec ses paysages envoûtants entre dunes et plateaux rocheux, la région attire chaque année de nombreux voyageurs en quête de dépaysement et d’aventure. Un cadre idyllique brutalement terni par ce drame qui risque de porter un coup sévère à l’industrie touristique locale, déjà fragilisée par la crise sanitaire.
L’Algérie face à ses démons
Plus largement, cet assassinat rappelle cruellement que l’Algérie n’en a pas fini avec la menace intégriste. Malgré les efforts des autorités pour endiguer l’extrémisme religieux, le pays reste confronté à une mouvance islamiste radicale qui ne se prive pas de frapper là où on ne l’attend pas. Un défi sécuritaire majeur pour le pouvoir en place, régulièrement accusé de minimiser le péril djihadiste.
Une touriste suisse sauvagement assassinée, un pays sous le choc, des zones d’ombre qui demeurent… Autant d’éléments qui font de ce drame un événement aussi tragique que préoccupant. Si les contours exacts de l’affaire restent à préciser, une chose est sûre : en s’attaquant à une innocente sur son sol, les bourreaux de Djanet ont voulu lancer un message sanglant qui en dit long sur leur détermination meurtrière. Un avertissement que l’Algérie et la communauté internationale seraient bien inspirées de prendre au sérieux.