En ce mardi matin, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a posé le pied sur le sol israélien pour entamer sa onzième visite dans le pays depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Sa mission est claire : pousser à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza en échange de la libération des otages qui y sont retenus. Un défi de taille dans un contexte régional explosif.
Une tournée diplomatique sous haute tension
Malgré l’approche de l’élection présidentielle américaine, Antony Blinken n’a pas hésité à s’envoler pour le Proche-Orient. Au programme de cette visite cruciale, des entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et plusieurs responsables israéliens. L’objectif est d’ouvrir “un chemin vers la paix” au Proche-Orient et un “meilleur avenir à Gaza, sans le Hamas”, comme l’a déclaré le président américain Joe Biden suite à la mort du chef du mouvement islamiste palestinien Yahya Sinouar.
Cependant, selon des responsables américains, les chances d’une percée diplomatique majeure restent minces. La tournée de M. Blinken, qui doit le mener en Jordanie mercredi puis dans d’autres pays non encore révélés, s’annonce compliquée.
Contenir les velléités de représailles d’Israël
Outre les efforts pour un cessez-le-feu à Gaza, le secrétaire d’État compte s’entretenir avec ses interlocuteurs israéliens des représailles attendues contre l’Iran. L’objectif est de dissuader toute action susceptible d’aggraver davantage le conflit régional, déjà à son paroxysme depuis l’attaque iranienne du 1er octobre qui avait vu 200 missiles s’abattre sur Israël.
Cette attaque était présentée par Téhéran comme une riposte à l’assassinat du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne sur Beyrouth fin septembre, et à celui d’Ismaïl Haniyeh, prédécesseur de Yahya Sinouar à la tête du Hamas, dans une explosion à Téhéran imputée à Israël. La communauté internationale retient son souffle dans l’attente de la réponse israélienne.
Le Liban, autre dossier brûlant
La guerre ouverte qui oppose désormais Israël et le Hezbollah au Liban depuis le 23 septembre sera également au cœur des discussions. Contrairement à Gaza, les États-Unis se sont abstenus d’exiger un cessez-le-feu immédiat dans ce pays. Antony Blinken devra néanmoins plaider en faveur d’une “solution diplomatique” pour éviter un embrasement total de la région.
Un pari risqué pour la diplomatie américaine
Cette nouvelle tournée d’Antony Blinken au Proche-Orient s’annonce comme un véritable test pour la diplomatie américaine. Dans une région en proie à de multiples conflits interconnectés, trouver un équilibre entre fermeté et dialogue s’avère un exercice périlleux.
Nous sommes engagés à œuvrer avec nos partenaires pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient.
– Antony Blinken, secrétaire d’État américain
Si l’espoir d’une accalmie à Gaza semble ténu, chaque geste, chaque parole comptera pour éviter une escalade fatale. Les prochains jours seront décisifs pour déterminer si la voie diplomatique peut encore l’emporter sur celle des armes dans cette poudrière qu’est devenue le Proche-Orient.