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L’avocat de l’opposant mozambicain tué par 25 tirs

Le principal opposant au Mozambique accuse les forces spéciales d'avoir abattu son avocat de 25 balles, alors qu'il préparait un recours pour contester les résultats des élections d'octobre. Il appelle à une grève générale pour dénoncer ce qu'il qualifie de "crime politique" et de "fraudes électorales"...

Un drame secoue le Mozambique. Alors que le pays peine à tourner la page d’élections contestées, un événement tragique vient envenimer la situation. Venancio Mondlane, principal opposant, accuse les forces spéciales d’avoir assassiné de 25 coups de feu son avocat Elvino Dias, qui préparait un recours auprès de la Cour constitutionnelle pour dénoncer des fraudes électorales.

Les faits se sont déroulés dans la nuit de vendredi à samedi à Maputo, la capitale. L’avocat se trouvait dans sa voiture, bloquée par deux véhicules, quand des hommes armés ont surgi et ouvert le feu en plein centre-ville. Un autre passager, Paulo Guambe, haut responsable du parti d’opposition Podemos qui soutenait la candidature de Venancio Mondlane à la présidentielle, a également été tué.

Un “crime politique” dénoncé par l’opposant

“Il ne fait aucun doute que ce sont les forces spéciales qui ont tué Elvino de 25 coups de feu”, a accusé Venancio Mondlane lors d’une vidéo diffusée en direct sur Facebook. Pour lui, cet assassinat n’a “rien à voir avec une affaire passionnelle” comme le suggère la police, mais est bien “un crime commis par les forces de défense et de sécurité”. Une manière selon lui d’empêcher le dépôt d’un recours contestant sa défaite à la présidentielle du 9 octobre face au parti au pouvoir depuis 50 ans, le Frelimo.

Ma tête est mise à prix.

Venancio Mondlane, principal opposant au Mozambique

Appel à la grève générale pour contester les résultats

Face à ce qu’il qualifie de “résultats profondément faux” que s’apprête à annoncer la commission électorale, et après un premier appel à la grève lundi qui a paralysé plusieurs villes, l’opposant appelle à nouveau à “paralyser le pays” jeudi et vendredi. Une manière pour lui de maintenir la pression, alors que la mission d’observation de l’Union Européenne a fait état “d’irrégularités” et “d’altérations injustifiées des résultats” lors du scrutin présidentiel et législatif.

Tensions et incertitudes sur l’avenir politique du pays

Ce double assassinat et ces accusations portées par le principal opposant font craindre une escalade des tensions dans ce pays d’Afrique australe, qui peine à tourner définitivement la page d’une longue guerre civile. D’après des sources proches de l’opposition, Venancio Mondlane, ancien animateur radio de 50 ans novice en politique, estime que sa vie est désormais menacée. Dans un contexte post-électoral de plus en plus tendu et incertain, beaucoup s’inquiètent des répercussions de cette crise politique sur la stabilité et l’unité encore fragiles de la nation mozambicaine.

Alors que la commission électorale doit annoncer les résultats définitifs dans les prochains jours, le spectre d’une contestation violente plane sur le Mozambique. Les appels au calme et au dialogue lancés par la communauté internationale suffiront-ils à apaiser les esprits et à éviter que le pays ne sombre dans une nouvelle spirale de violences ? L’avenir politique du Mozambique est plus que jamais suspendu à ces heures décisives.

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