Une affaire de violences conjugales peu ordinaire a été portée devant le tribunal d’Alençon le 17 octobre dernier. En mai 2024, une jeune femme sur le point d’accoucher avait catégoriquement refusé de donner naissance à son bébé en présence de son compagnon, qu’elle accusait de violences répétées et d’emprise psychologique. Un drame qui met en lumière la détresse des victimes face à leurs bourreaux.
Un accouchement sous haute tension
Selon les informations rapportées lors de l’audience, la future maman avait supplié le personnel soignant de l’hôpital de ne pas laisser entrer son conjoint violent dans la salle d’accouchement. Paniquée à l’idée de mettre au monde son enfant sous le joug de cet homme, elle avait imploré l’aide des médecins et sages-femmes.
Alerté par les cris et la détresse de la patiente, le personnel hospitalier avait alors pris la décision de prévenir les forces de l’ordre. Le compagnon, un homme de 22 ans, avait finalement été interpellé au sein même de l’établissement de santé où il s’apprêtait à assister à la naissance de son enfant.
Un conjoint violent et intrusif
Au fil des auditions, le portrait d’un compagnon brutal et controlant s’est dessiné. D’après les déclarations de la jeune femme :
Il m’insultait régulièrement, critiquait mes tenues vestimentaires et exigeait que notre bébé porte un prénom arabe.
Quelques mois avant le terme de sa grossesse, son conjoint l’avait même « prise par le cou » lors d’une dispute. La future maman a également confié aux enquêteurs avoir été victime d’une véritable situation d’emprise de la part de cet homme possessif et jaloux.
Un père sous le coup d’une OQTF
L’enquête a en outre révélé que le géniteur de l’enfant à naître faisait déjà l’objet d’une mesure d’éloignement du territoire français (OQTF), à laquelle il avait refusé de se soumettre. Son interpellation à la maternité aura finalement permis de le placer en centre de rétention en attendant son expulsion du pays.
Violences faites aux femmes : un combat de tous les instants
Cette affaire met une nouvelle fois en évidence l’ampleur des violences conjugales dans notre société. En France, ce sont des dizaines de milliers de femmes qui subissent chaque année les coups et la pression psychologique de leur partenaire. Un véritable fléau contre lequel associations et pouvoirs publics se mobilisent au quotidien.
Le courage de cette jeune maman, qui a osé briser le silence malgré la peur et la souffrance, force le respect. Son geste contribue à libérer la parole des victimes trop souvent réduites au silence par la peur et la honte. Espérons que son histoire donnera la force à d’autres femmes de sortir du cycle infernal des violences conjugales.
Si vous êtes témoin ou victime de violences, n’hésitez pas à contacter :
- Le 3919, numéro national de référence pour les femmes victimes de violences
- Le 17, numéro d’urgence de la police et de la gendarmerie
- Le 115, numéro d’urgence pour l’hébergement
Vous n’êtes pas seules. Des professionnels sont à votre écoute pour vous aider à vous en sortir et vous protéger, vous et vos enfants. N’attendez pas qu’il soit trop tard, chaque vie compte.