C’est un scénario cauchemardesque qui s’est déroulé lundi soir à l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Entre 23h et 23h30, Santiago, un bébé âgé de seulement 17 jours et né prématurément, a été enlevé de la maternité par ses propres parents. Face à la gravité de la situation, le ministère de la Justice a déclenché ce mardi matin une alerte enlèvement, la 32ème depuis l’adoption du dispositif en France en 2006.
Un nourrisson vulnérable qui a besoin de soins constants
Né le 5 octobre dernier, Santiago est un bébé fragile qui nécessite une prise en charge médicale permanente. Après un passage en réanimation, il avait été admis dans le service des prématurés où il était branché, sondé et intubé. Incapable de s’alimenter seul au biberon ou au sein, son pronostic vital pourrait rapidement être engagé s’il ne bénéficie pas de soins adaptés.
Selon une source proche de l’enquête, la garde de Santiago n’avait pas été confiée à ses parents, un homme de 23 ans et une femme de 25 ans, en raison de la toxicomanie de la mère. “Dans l’incapacité de s’occuper de leur fils”, ils auraient profité d’un moment d’inattention du personnel soignant pour quitter l’hôpital avec l’enfant, dissimulé dans un sac.
Une course contre la montre pour retrouver l’enfant
Dès la disparition constatée, les forces de l’ordre ont été alertées par le service de néonatalogie. Le parquet a rapidement saisi la police judiciaire de Seine-Saint-Denis pour mener les investigations. Mais plusieurs éléments compliquent les recherches :
- Les images des caméras de surveillance sont de mauvaise qualité et n’ont pas permis de déterminer si les parents étaient partis en voiture.
- Les deux suspects ont délibérément coupé leurs téléphones pour ne pas être géolocalisés.
- Des vérifications au domicile renseigné par le couple à Aulnay-sous-Bois n’ont rien donné.
Face à l’urgence de la situation, les enquêteurs estiment que le nourrisson a une espérance de vie limitée à une douzaine d’heures sans suivi médical. “Sans soins ni alimentation, il va sûrement mourir dans leurs bras”, redoute un policier.
Un appel à la vigilance et à la mobilisation
Pour tenter de retrouver Santiago au plus vite, un appel à témoin a été largement relayé avec la diffusion d’un message d’alerte sur tous les supports (télévision, radio, panneaux d’autoroutes, réseaux sociaux…). Le ministère de la Justice donne les descriptions suivantes :
Santiago, nouveau-né de sexe masculin, âgé de 17 jours, cheveux blonds, habillé d’un t-shirt marron de taille six mois et d’un pyjama blanc en velours épais. Ses parents, un homme âgé de 23 ans, habillé d’un jean sombre, d’un t-shirt blanc, d’un blouson en jean bleu clair et d’un sur-blouson noir, et une femme âgée de 25 ans, habillée d’un pull blanc, d’un blouson sans manche bleu clair et d’une jupe verte.
Toute personne ayant des informations est invitée à appeler immédiatement le 197 ou à envoyer un courriel à pppj.alerte.enlevement@interieur.gouv.fr. Les autorités insistent : “Si vous localisez l’enfant, n’intervenez pas vous-même”.
Un dispositif rare et très encadré
Créé en 2006, le dispositif “Alerte enlèvement” n’est activé qu’en cas de rapt avéré d’un mineur et si plusieurs critères sont réunis : la victime doit être en danger de mort et des éléments doivent permettre de la localiser. C’est seulement la 32ème fois qu’il est déclenché en France.
Cette affaire illustre malheureusement les drames familiaux auxquels peuvent être confrontés les services hospitaliers et les forces de l’ordre. Elle met aussi en lumière la vulnérabilité extrême de certains nourrissons prématurés, dont la survie dépend entièrement d’une prise en charge médicale spécialisée.
Une course contre la montre est engagée pour tenter de retrouver Santiago vivant et lui apporter les soins dont il a cruellement besoin. Toute la France retient son souffle et espère un dénouement heureux dans les prochaines heures pour ce bébé innocent, victime de l’irresponsabilité de ses parents.