L’avenir des médicaments en France est au cœur des préoccupations. Alors que le géant pharmaceutique Sanofi envisage de céder sa filiale Opella, produisant notamment le célèbre Doliprane, à un fond d’investissement américain, l’inquiétude monte quant aux conséquences pour les patients et l’économie française. Cette situation illustre les défis majeurs auxquels est confrontée l’industrie pharmaceutique nationale.
Un secteur stratégique fragilisé
L’industrie pharmaceutique française, fleuron de notre économie, traverse une période délicate. Face à la concurrence internationale et la pression sur les coûts, de nombreux groupes sont tentés de délocaliser leur production ou de céder certaines activités. Un mouvement qui menace l’indépendance sanitaire du pays.
Les enjeux de souveraineté
Produire des médicaments sur le territoire national est un gage de sécurité et de réactivité, comme l’a prouvé la crise du Covid-19. Dépendre de l’étranger pour des produits de santé essentiels place la France dans une position de vulnérabilité, notamment en cas de tensions géopolitiques ou de ruptures d’approvisionnement.
Assurer notre souveraineté sanitaire est une priorité absolue. Nous devons tout faire pour maintenir et développer une industrie pharmaceutique forte et innovante en France.
Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie
L’emploi menacé
Au-delà des enjeux de santé publique, c’est aussi tout un pan de l’économie française qui est fragilisé par les délocalisations. L’industrie pharmaceutique représente des dizaines de milliers d’emplois qualifiés, souvent dans des bassins déjà sinistrés par la désindustrialisation. Chaque fermeture d’usine ou cession d’activité est un drame social et un coup dur porté au tissu économique local.
Des atouts à valoriser
Pourtant, la France dispose de nombreux atouts pour rester une terre d’excellence pharmaceutique : des chercheurs de renommée mondiale, des infrastructures de pointe, un système de santé performant… Autant de forces sur lesquelles il faut s’appuyer pour créer un écosystème favorable à l’innovation et à la production sur notre sol.
- 5ème marché mondial du médicament
- Plus de 270 sites de production pharmaceutique
- Environ 100 000 emplois directs
Un sursaut nécessaire
Face aux menaces qui pèsent sur son industrie pharmaceutique, la France doit réagir. L’État a un rôle clé à jouer pour créer un cadre incitatif et protéger nos intérêts stratégiques. Plusieurs pistes sont évoquées, comme une politique industrielle volontariste, des aides à la relocalisation ou encore un contrôle renforcé des investissements étrangers.
Il est urgent d’agir pour défendre notre souveraineté pharmaceutique. Tous les leviers doivent être actionnés : soutien à l’innovation, attractivité fiscale, protection de nos fleurons industriels…
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Le rôle des entreprises
Mais les pouvoirs publics ne peuvent pas tout. Les entreprises du secteur ont aussi leur part de responsabilité. Elles doivent s’engager en faveur du “made in France”, investir dans leurs outils de production, faire le pari de l’innovation. Un défi industriel et managérial qui nécessite une vision de long terme.
Une prise de conscience collective
Au final, c’est une prise de conscience collective qui est nécessaire. Citoyens, professionnels de santé, décideurs politiques, industriels… Tous ont un rôle à jouer pour défendre ce bien commun qu’est notre souveraineté pharmaceutique. Car c’est notre santé, notre économie et notre indépendance qui sont en jeu.
L’affaire du Doliprane doit servir d’électrochoc. Elle révèle la fragilité de notre système et l’importance vitale de préserver nos capacités de production. Il est encore temps de réagir, de retrousser nos manches et de nous battre pour que la France reste une grande nation pharmaceutique. L’avenir de notre santé en dépend.
