Dans les prochains mois, jusqu’à un millier de femmes et d’enfants malades ou blessés de Gaza vont bénéficier d’évacuations médicales facilitées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). D’après le directeur Europe de l’agence onusienne, Israël s’est engagé à permettre environ 1000 évacuations sanitaires supplémentaires de l’enclave palestinienne vers des pays de l’Union européenne.
Un pont humanitaire malgré le conflit
Depuis octobre dernier, l’OMS a déjà aidé quelque 600 Gazaouis à être soignés dans sept pays européens. Pour son dirigeant en Europe, Hans Kluge, c’est la preuve que « le dialogue doit être maintenu avec toutes les parties, même en temps de guerre ». Il souligne notamment que des milliers de malades du sida du Donbass ukrainien continuent de recevoir des traitements malgré l’invasion russe.
La paix, « meilleur médicament »
Mais pour le docteur Kluge, dont le mandat à la tête de l’OMS Europe devrait être renouvelé, « le remède le plus important reste la paix ». Il appelle donc à respecter les structures de santé et le personnel médical, particulièrement dans les zones de conflit. Depuis février 2022, environ 2000 attaques contre des centres de soins ont été recensées en Ukraine.
Il y a peut-être une sorte d’acceptation, mais cela devrait susciter l’indignation à chaque fois, (…) nous continuerons toujours à condamner cela dans les termes les plus forts possibles.
Hans Kluge, directeur OMS Europe
Préparer l’avenir malgré les crises
Face aux défis actuels, l’OMS veut aider les pays européens à renforcer leurs systèmes de santé. D’après le directeur régional, au moins 25 des 53 États membres ont connu une urgence sanitaire majeure au cours des 5 dernières années. La sécurité sanitaire est donc cruciale.
Pour mieux anticiper les futures pandémies, M. Kluge plaide pour un traité international en la matière. Une stratégie européenne doit aussi être présentée fin octobre. L’objectif est de pouvoir gérer les prochaines crises tout en assurant la continuité des soins essentiels.
Rattraper les retards et nouvelles menaces
Le responsable onusien veut aussi s’attaquer aux séquelles laissées par le Covid dans la population. La pandémie a notamment fait reculer de deux ans les progrès contre les maladies non transmissibles. Il faut donc intensifier le dépistage et le traitement, que ce soit pour la tuberculose multirésistante ou les cancers.
Autres sujets d’inquiétude mis en avant, la santé mentale des jeunes, avec une hausse de 25% des cas d’anxiété et de dépression liés aux confinements, et les violences faites aux femmes, dont 26% des Européennes de 15 à 49 ans disent avoir été victimes. Des défis de taille pour le prochain mandat du directeur Europe de l’OMS.