Le week-end dernier, un incident choquant s’est déroulé dans les tribunes du Parc des Princes lors du match opposant le Paris Saint-Germain. Jean-Baptiste, un abonné du club présent avec son compagnon, affirme avoir été la cible d’insultes et de menaces après avoir demandé l’arrêt de chants homophobes lancés par des supporters. Il témoigne aujourd’hui de cette expérience traumatisante et annonce son intention de porter plainte.
Une soirée de football gâchée par la haine
Tout a commencé en seconde période quand des chants ouvertement homophobes se sont élevés d’une tribune, comme le raconte Jean-Baptiste :
Quand j’entends ces paroles, je les prends en pleine face. C’est horrible, même si je ne suis pas fragile. J’étais entouré de gens qui chantaient, j’ai demandé d’arrêter en expliquant que j’étais homosexuel et que ça me dérangeait.
Si certains supporters ont alors cessé, d’autres ont réagi avec agressivité. Jean-Baptiste s’est fait traiter de “sale pédé” et s’est entendu dire que “les pédés n’ont pas leur place au Parc”. Face aux menaces, il a préféré ne pas insister, par peur que la situation ne dégénère.
Une réaction du club jugée insuffisante
Malgré des rappels à l’ordre du speaker du stade, qualifiés de “génériques” par le supporter, les chants homophobes ont repris de plus belle. Jean-Baptiste déplore le manque de clarté du message et l’absence de réaction forte du club :
Le speaker aurait pu dire clairement d’arrêter ces chants homophobes. À la suite de son annonce, il a été hué et ç’a repris de plus belle. Pourquoi le match n’a-t-il pas été arrêté ? Tout le monde a entendu ces chants, l’arbitre et les joueurs y compris.
Le combat d’un supporter engagé
Président de l’association Bleus et Fiers, Jean-Baptiste milite depuis plusieurs années contre les discriminations dans le football. Choqué par son traitement au Parc des Princes, il a décidé de ne pas en rester là :
J’ai contacté l’officier de liaison LGBT à la préfecture de police de Paris et je vais porter plainte. À chaque fois que je prends un drapeau LGBT avec moi au stade, les agents me l’enlèvent à l’entrée, en me disant que c’est pour ma sécurité, ce qui en dit long sur le chemin à parcourir.
Des propos appuyés par le gouvernement. Selon nos informations, le ministre des Sports et son secrétaire d’État chargé de la lutte contre les discriminations auraient publié un communiqué commun condamnant fermement ces chants.
Vers des sanctions exemplaires ?
Si les faits sont avérés, le club parisien risque gros. Contactés par notre rédaction, plusieurs avocats spécialistes estiment que le PSG pourrait écoper d’une lourde amende, voire d’un retrait de points au classement.
Le règlement est clair : le club doit tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité du public et empêcher les débordements discriminatoires. En laissant se poursuivre les chants, il a failli à ses obligations.
– Maître Caroline Dubois, avocate au barreau de Paris
Au-delà des sanctions, c’est un véritable électrochoc qui est attendu. Comme le souligne un cadre de la Ligue contacté anonymement, “il est temps de passer des paroles aux actes. Ces comportements n’ont pas leur place dans un stade ni nulle part ailleurs. Ils doivent être condamnés sans ambiguïté.”
L’affaire, déjà très commentée sur les réseaux sociaux, devrait connaître de nombreux rebondissements dans les prochains jours. Beaucoup espèrent qu’elle marquera un tournant dans la lutte contre l’homophobie dans le football, encore trop souvent considérée comme un sujet tabou. La balle est désormais dans le camp des instances.