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Procès hors norme de l’affaire “Carton rouge” à Nancy

Un réseau tentaculaire, 1200 victimes, 28 millions d'euros de préjudice... Le procès hors norme de l'affaire "Carton rouge" s'ouvre à Nancy. 22 escrocs présumés jugés pour des arnaques dignes d'un polar. L'enjeu : l'indemnisation des victimes qui ont parfois perdu toutes leurs économies. Découvrez les dessous de ce procès exceptionnel...

C’est un procès hors norme qui s’ouvre ce lundi 21 octobre à Nancy. Pendant plus de trois semaines, 22 escrocs présumés vont être jugés pour un vaste réseau d’arnaques internationales aux crypto-monnaies et aux faux diamants. Au total, ce sont près de 1200 victimes qui ont été escroquées, pour un préjudice avoisinant les 28 millions d’euros. L’ampleur de l’affaire est telle que le Centre des congrès de Nancy a dû être réquisitionné pour accueillir ce procès fleuve baptisé “Carton rouge”.

Un réseau tentaculaire aux multiples arnaques

Tout commence en 2016 en Israël quand deux individus chargent des complices à Marseille de créer des sites Internet frauduleux. Le piège est alors en place pour appâter les victimes aux quatre coins du monde avec des propositions alléchantes d’investissement dans les crypto-monnaies ou l’achat de diamants. En réalité, il s’agit de purs et simples arnaques montées de toutes pièces.

Pour brouiller les pistes et rendre le suivi des fonds impossible, pas moins de 199 comptes bancaires sont ouverts dans 19 pays différents. Un véritable dédale international qui rend la tâche des enquêteurs extrêmement complexe.

Des prévenus entre 28 et 73 ans

Au total, ce sont 22 personnes, âgées de 28 à 73 ans, qui comparaissent pour répondre d’escroqueries en bande organisée dans ce procès fleuve. Des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement sont encourues. Trois autres suspects, actuellement en fuite, font l’objet d’un mandat d’arrêt.

Six autres mis en cause ont de leur côté opté avant l’audience pour un plaider coupable via une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Le nombre de personnes impliquées dans cette affaire de grande ampleur illustre parfaitement son caractère tentaculaire.

Des victimes aux finances dévastées

Parmi les quelque 1200 victimes de ces escroqueries, certaines ont perdu des sommes considérables allant jusqu’à 400 000 euros. Dupées par la promesse de juteux investissements, elles ont souvent vu leurs finances totalement dévastées.

Beaucoup de victimes ont vu leurs finances bouleversées, certaines ayant contracté des dettes ou perdu une grande partie de leurs économies

Cabinet d’avocats Colman, représentant une centaine de parties civiles

D’après une source proche du dossier, retrouver l’intégralité des fonds détournés sera extrêmement compliqué du fait de l’éparpillement à travers de multiples sociétés et comptes à l’international. Identifier à qui appartient chaque somme est un véritable casse-tête pour les enquêteurs.

L’enjeu clé de l’indemnisation des victimes

Au-delà de la condamnation des escrocs présumés, ce procès revêt un enjeu majeur pour les très nombreuses victimes : obtenir l’indemnisation de leur préjudice. Au cours de l’instruction, 2,8 millions d’euros ont pu être saisis. Une somme qui pourrait servir à dédommager en partie les personnes dupées.

Deux questions centrales se posent : les accusés auront-ils la capacité d’indemniser les victimes ? Et ces dernières seront-elles éligibles aux différents fonds de garantie ? Des interrogations cruciales pour ceux qui ont parfois perdu toutes leurs économies dans ces arnaques.

Un procès symptomatique d’un fléau grandissant

Au-delà de la singularité de l’affaire “Carton rouge”, ce procès met en lumière un phénomène criminel en pleine expansion : les escroqueries en ligne. Avec la digitalisation croissante de la société, les arnaques sur Internet se multiplient et se complexifient, causant des préjudices de plus en plus lourds.

Depuis 2018, ces arnaques ont connu un accroissement considérable. Nous gérons actuellement plus de 3500 dossiers avec un préjudice dépassant 400 millions d’euros.

Guy Grandgirard, président de l’Association de défense des consommateurs de France

Alors que les escrocs font preuve d’une inventivité sans cesse renouvelée, la justice doit s’adapter et trouver les moyens de démanteler ces réseaux souvent très organisés. L’affaire “Carton rouge”, par son ampleur, pourrait faire jurisprudence dans la lutte contre la criminalité financière à l’ère du digital.

Nul doute que ce procès hors norme, qui va se tenir pendant plus de trois semaines à Nancy, sera suivi avec une attention toute particulière. En jeu : la condamnation d’un vaste réseau d’escrocs présumés mais surtout l’indemnisation de centaines de victimes qui espèrent obtenir réparation. Un feuilleton judiciaire à rebondissements en perspective.

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