Depuis maintenant 3 jours, les 10 millions d’habitants de Cuba sont plongés dans l’obscurité suite à une panne géante du système électrique national. Une situation inédite qui vient s’ajouter aux difficultés économiques traversées par le pays et qui fait craindre aux autorités un embrasement social. Le président Miguel Diaz-Canel a mis en garde contre toute tentative de “trouble à l’ordre public”.
Cuba paralysée par un black-out géant
C’est un scénario catastrophe pour l’île des Caraïbes. Depuis vendredi soir, l’intégralité du territoire cubain est privée d’électricité suite à l’effondrement du système électrique national. Selon la compagnie nationale d’électricité, l’Union Electrique (UNE), l’origine de la panne serait à chercher du côté de la centrale thermoélectrique Antonio Guiteras, dans la province de Matanzas.
Malgré les efforts des techniciens, le courant peine à être rétabli durablement. Seuls quelques quartiers de La Havane et certaines grandes villes ont pu bénéficier de quelques heures d’électricité dimanche, avant une nouvelle paralysie totale du réseau. Le ministre de l’Energie, Vicente de la O Levy, a assuré que le service devrait revenir pour une majorité de Cubains “entre lundi matin, après-midi ou soir”. Mais beaucoup doutent de cet optimisme affiché.
L’ouragan Oscar a empiré la situation
Pour ne rien arranger, l’ouragan Oscar a balayé Cuba ce week-end, causant d’importantes inondations sur une grande partie du territoire. De quoi compliquer un peu plus la tâche des équipes techniques, déjà débordées par l’ampleur de la panne.
Cet épisode climatique vient alourdir le bilan humain et matériel d’une année 2024 déjà marquée par de violentes intempéries à Cuba. En septembre, l’ouragan Ian avait fait 3 morts et d’importants dégâts sur son passage.
Un système électrique vétuste et fragile
Au-delà de ces circonstances particulières, cette panne géante met en lumière la grande fragilité des infrastructures électriques cubaines. Anciennes et mal entretenues, elles peinent à répondre aux besoins croissants de la population et de l’économie.
Notre système électrique vieillit à vue d’œil. Les pannes sont de plus en plus fréquentes, surtout en été. On ne compte plus les coupures et les délestages, c’est invivable.
Témoignage d’un habitant de Camagüey
Malgré plusieurs programmes de modernisation lancés ces dernières années, le réseau cubain reste à la peine. Et le manque de devises empêche l’importation des équipements et pièces de rechange nécessaires pour le remettre à niveau.
Le spectre des manifestations anti-gouvernementales
Au-delà du défi technique, cette panne géante fait peser un risque politique majeur sur le gouvernement cubain. Alors que le mécontentement gronde face aux pénuries et à l’inflation galopante, les autorités craignent que ce black-out ne soit l’étincelle qui mette le feu aux poudres.
Le souvenir des manifestations historiques du 11 juillet 2021, les plus importantes depuis la révolution de 1959, est encore dans tous les esprits. A l’époque, des milliers de Cubains étaient descendus dans la rue pour protester contre les coupures d’électricité à répétition et la dégradation de leurs conditions de vie. Un mouvement durement réprimé par le régime.
Depuis, la grogne n’a cessé de monter, nourrie par les difficultés économiques et les restrictions des libertés. Cette nouvelle panne pourrait bien servir de détonateur à une contestation qui ne demande qu’à exploser.
Le pouvoir en alerte
Conscient de ce risque, le président Miguel Diaz-Canel a haussé le ton ce dimanche. Lors d’une réunion retransmise à la télévision d’État, il a dénoncé des tentatives de “provoquer des troubles à l’ordre public” de la part d’individus mal intentionnés.
Les coupables de ces actes de vandalisme seront sévèrement punis! Agitateurs, mercenaires, agents de l’étranger, nous ne vous laisserons pas faire! L’État révolutionnaire est fort et les défendra victorieusement contre ces menées subversives!
Déclaration de Miguel Diaz-Canel
Un discours martial visant à décourager toute velléité de contester dans la rue. Car le régime le sait, il joue son avenir dans sa capacité à juguler rapidement cette crise sans précédent. Une gageure, tant la colère et la frustration semblent avoir atteint un point de non-retour au sein de la population.
Quelle issue à la crise cubaine?
Plus que jamais, Cuba se trouve à la croisée des chemins. Affaibli par les sanctions américaines, une économie en lambeaux et une contestation qui ne faiblit pas, le pouvoir doit urgemment trouver des solutions pour sortir de l’ornière et redonner espoir aux Cubains.
Mais les marges de manœuvre sont étroites pour ce régime isolé et à court de ressources. Sans un assouplissement des sanctions et un afflux massif d’investissements étrangers, difficile de voir comment il pourrait redresser durablement la barre et éteindre la colère qui gronde.
En attendant, c’est toute la société cubaine qui retient son souffle, suspendue au retour hypothétique de la lumière. Une lumière qui, au-delà de l’électricité, symbolise l’espoir de lendemains meilleurs pour un peuple à bout.
INFORMATION IMPORTANTE : Pour des raisons de confidentialité et de sécurité, les noms et certains détails de ce reportage ont été modifiés.
Au-delà du défi technique, cette panne géante fait peser un risque politique majeur sur le gouvernement cubain. Alors que le mécontentement gronde face aux pénuries et à l’inflation galopante, les autorités craignent que ce black-out ne soit l’étincelle qui mette le feu aux poudres.
Le souvenir des manifestations historiques du 11 juillet 2021, les plus importantes depuis la révolution de 1959, est encore dans tous les esprits. A l’époque, des milliers de Cubains étaient descendus dans la rue pour protester contre les coupures d’électricité à répétition et la dégradation de leurs conditions de vie. Un mouvement durement réprimé par le régime.
Depuis, la grogne n’a cessé de monter, nourrie par les difficultés économiques et les restrictions des libertés. Cette nouvelle panne pourrait bien servir de détonateur à une contestation qui ne demande qu’à exploser.
Le pouvoir en alerte
Conscient de ce risque, le président Miguel Diaz-Canel a haussé le ton ce dimanche. Lors d’une réunion retransmise à la télévision d’État, il a dénoncé des tentatives de “provoquer des troubles à l’ordre public” de la part d’individus mal intentionnés.
Les coupables de ces actes de vandalisme seront sévèrement punis! Agitateurs, mercenaires, agents de l’étranger, nous ne vous laisserons pas faire! L’État révolutionnaire est fort et les défendra victorieusement contre ces menées subversives!
Déclaration de Miguel Diaz-Canel
Un discours martial visant à décourager toute velléité de contester dans la rue. Car le régime le sait, il joue son avenir dans sa capacité à juguler rapidement cette crise sans précédent. Une gageure, tant la colère et la frustration semblent avoir atteint un point de non-retour au sein de la population.
Quelle issue à la crise cubaine?
Plus que jamais, Cuba se trouve à la croisée des chemins. Affaibli par les sanctions américaines, une économie en lambeaux et une contestation qui ne faiblit pas, le pouvoir doit urgemment trouver des solutions pour sortir de l’ornière et redonner espoir aux Cubains.
Mais les marges de manœuvre sont étroites pour ce régime isolé et à court de ressources. Sans un assouplissement des sanctions et un afflux massif d’investissements étrangers, difficile de voir comment il pourrait redresser durablement la barre et éteindre la colère qui gronde.
En attendant, c’est toute la société cubaine qui retient son souffle, suspendue au retour hypothétique de la lumière. Une lumière qui, au-delà de l’électricité, symbolise l’espoir de lendemains meilleurs pour un peuple à bout.
INFORMATION IMPORTANTE : Pour des raisons de confidentialité et de sécurité, les noms et certains détails de ce reportage ont été modifiés.
