C’est un projet d’attaque “à fort impact médiatique” qui a été déjoué de justesse. Selon les autorités allemandes, un homme d’origine libyenne âgé de 28 ans projetait de commettre un attentat armé contre l’ambassade d’Israël à Berlin. Le parquet fédéral a révélé dimanche que le suspect, identifié comme Omar A., avait été interpellé à son domicile de Bernau lors d’une vaste opération de police impliquant des forces spéciales.
Un sympathisant de l’État islamique
L’homme arrêté serait un fervent partisan de l’idéologie de l’organisation terroriste État islamique (EI). Il aurait eu des échanges avec un membre de l’EI via une application de messagerie instantanée pour préparer son attaque. Les services de renseignement étrangers auraient alerté l’Allemagne de ce projet d’attentat, permettant son interpellation in extremis.
Une menace islamiste “élevée”
Pour la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser, cet événement souligne “la menace élevée de la violence islamiste, antisémite et anti-israélienne”. Depuis la guerre dans la bande de Gaza déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023, de nombreux pays dont l’Allemagne ont renforcé leur vigilance face à la menace islamiste et à la résurgence de l’antisémitisme.
Nos services de sécurité ont frappé à temps pour déjouer de possibles projets d’attentat contre l’ambassade d’Israël à Berlin.
Nancy Faeser, ministre allemande de l’Intérieur
Multiplication des attaques antisémites
Ces derniers mois, plusieurs attaques ont visé la communauté juive en Allemagne. Fin août, un Syrien se revendiquant de l’EI a tué trois personnes et blessé plusieurs autres à l’arme blanche lors d’une fête à Solingen. En juin, une attaque au couteau imputée à un Afghan lors d’un rassemblement anti-islam avait fait un mort.
Les chiffres sont alarmants. Selon la police allemande, les délits à motivation antisémite ont presque doublé début octobre 2024 par rapport à la même période l’année précédente, dépassant les 3200 actes recensés.
Un débat brûlant sur l’immigration
Le fait que le suspect soit un demandeur d’asile libyen débouté risque de relancer le débat houleux sur la politique migratoire en Allemagne. Le gouvernement a récemment durci sa position, avec notamment l’accélération des expulsions des migrants en situation irrégulière. Un tournant sécuritaire sous la pression de la montée de l’extrême-droite.
Pour les autorités, l’enjeu est de taille. Il s’agit à la fois de préserver la sécurité du pays face à la menace islamiste, tout en évitant la stigmatisation des communautés étrangères. Un équilibre fragile à l’heure où l’Allemagne, terre d’accueil de centaines de milliers de réfugiés ces dernières années, est plus que jamais sous tension.