Alors que le Liban traverse une période de turbulences sans précédent, le pays du Cèdre se retrouve pris en étau dans un bras de fer géopolitique opposant l’Iran à ses adversaires régionaux et internationaux. Une situation explosive qui menace de déstabiliser durablement le pays, déjà fragilisé par une crise multidimensionnelle.
Le Liban, épicentre des rivalités régionales
Depuis plusieurs mois, le Liban est devenu le théâtre d’une lutte d’influence acharnée entre l’Iran, qui soutient le Hezbollah, et le camp pro-occidental mené par les États-Unis et Israël. Selon des experts, Washington et ses alliés cherchent à imposer un nouvel équilibre des forces dans le pays, tandis que Téhéran s’efforce de préserver son influence par le biais de son allié chiite libanais.
L’assassinat fin septembre d’un haut dirigeant du Hezbollah dans une frappe israélienne a marqué un tournant dans cette confrontation. Cet événement a provoqué un véritable séisme politique au Liban, où la formation chiite pro-iranienne joue un rôle prépondérant.
Une escalade aux conséquences imprévisibles
Face à la détermination affichée par l’Iran et le Hezbollah, qui ont promis une riposte, nombreux sont ceux qui redoutent une escalade incontrôlée. D’autant que les tensions communautaires restent vives dans le pays, où le spectre de la guerre civile n’est jamais loin.
Les Israéliens et les Américains (…) essayent d’utiliser la force militaire pour transformer l’équilibre des forces au Liban à leur avantage. Et rien ne montre que les Iraniens vont l’accepter sans se battre.
Michael Young, chercheur au centre Carnegie pour le Moyen-Orient
Dans ce contexte, l’avenir du Liban apparaît plus incertain que jamais. Pris en étau entre des puissances régionales déterminées à défendre leurs intérêts, le pays risque de sombrer dans une spirale de violence aux conséquences potentiellement dévastatrices.
Vers une élection présidentielle sous haute tension
En toile de fond de ces tensions, le processus politique libanais semble paralysé, alors que le pays est sans président depuis des mois en raison des dissensions entre le Hezbollah et ses adversaires. Si des appels à l’organisation d’une élection présidentielle se multiplient, tant au niveau national qu’international, les chances de parvenir à un consensus dans ce climat délétère paraissent minces.
Pour de nombreux observateurs, seule une solution politique inclusive, prenant en compte les intérêts de toutes les composantes de la société libanaise, serait à même de sortir le pays de l’ornière. Mais avec la montée des périls régionaux, le chemin vers la stabilité s’annonce long et semé d’embûches pour le Liban, une fois de plus otage des rivalités qui le dépassent.
