C’est une véritable déflagration qui s’annonce dans le paysage politique français. Alors que la campagne des élections européennes bat son plein, un sondage exclusif Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio vient bousculer toutes les prévisions. Le constat est sans appel : Jordan Bardella, président du Rassemblement National et tête de liste du parti, atteint des sommets jamais égalés, reléguant loin derrière la macronie et ses alliés de Renaissance.
Bardella, l’homme de la situation
Crédité de 33,5% des intentions de vote, en progression de 0,5 point par rapport au dernier sondage, Jordan Bardella confirme plus que jamais son statut de grand favori du scrutin. Un score historique pour le jeune leader de 28 ans, jamais atteint par son parti aux européennes. Cette envolée spectaculaire s’accompagne d’un écart abyssal avec la liste Renaissance conduite par Valérie Hayer, reléguée 17,5 points derrière.
Comment expliquer une telle dynamique en faveur du candidat RN ? Les ressorts de ce succès annoncé sont multiples. Bardella séduit un électorat toujours plus large, des jeunes aux catégories populaires en passant par les abstentionnistes. Son discours, axé sur la défense de la souveraineté nationale et le rejet des élites européennes, fait mouche dans une France en quête de changement.
Un débat remporté haut la main
La prestation remarquée de Jordan Bardella lors de son débat face à Gabriel Attal, ministre délégué aux comptes publics, a également marqué les esprits. Jugé plus convaincant et percutant que son adversaire par les téléspectateurs, le président du RN a su imposer ses thèmes et afficher sa stature présidentielle en devenir.
Jordan a été à la hauteur, il a montré qu’il avait l’étoffe d’un grand Premier ministre.
Marine Le Pen, présidente d’honneur du RN
Le RN, grand gagnant en sièges
Si cette dynamique se confirme dans les urnes, le Rassemblement National obtiendrait un nombre record d’eurodéputés : 31 sièges sur les 79 alloués à la France, soit 8 de plus qu’en 2019. Une victoire éclatante qui ne manquerait pas de rebattre les cartes au Parlement européen et d’imposer le RN comme première force d’opposition à Emmanuel Macron.
Macron et Renaissance en perdition
À l’inverse, ces chiffres sonnent comme un désaveu cinglant pour le chef de l’État et son parti. Malgré le soutien affiché du gouvernement et la mobilisation de plusieurs ministres, la liste Renaissance plafonne à un décevant 16%. Un score bien en-deçà des ambitions présidentielles, qui fragilise un peu plus Emmanuel Macron à mi-mandat.
Dans les rangs macronistes, c’est l’heure des questionnements et de la remise en cause. Comment enrayer la chute dans les sondages ? Quelle stratégie adopter face à un RN en position de force ? Les prochaines semaines s’annoncent décisives et périlleuses pour une macronie en quête de rebond.
Les autres partis relégués au second plan
Loin derrière ce duel RN-Renaissance, les autres formations politiques peinent à exister dans cette campagne éclair. Europe Écologie Les Verts pointe à 10,5%, tandis que la liste de La France Insoumise et du Parti Socialiste atteint péniblement les 6,5%. Un éparpillement des voix qui fait le jeu du Rassemblement National, en position de rassembler le vote contestataire.
À moins d’un mois du scrutin, ce sondage place d’ores et déjà Jordan Bardella et le RN en position de force. Mais la prudence reste de mise. Les jeux ne sont pas encore faits et la campagne peut réserver son lot de surprises. Une certitude cependant : le résultat des urnes sera scruté avec attention, tant il pourrait préfigurer de nouveaux équilibres politiques en France comme en Europe. Vers un big bang Bardella le 26 mai prochain ?