Dans un contexte de conflit persistant en Ukraine, la France vient d’annoncer une décision forte pour soutenir Kiev face à l’invasion russe. Selon les informations du ministre des Armées Sébastien Lecornu, Paris va financer la livraison de 12 nouveaux canons Caesar à l’Ukraine, ainsi que d’autres équipements militaires, grâce aux intérêts récupérés sur les actifs russes gelés dans le cadre des sanctions européennes.
Un trésor de guerre au service de l’Ukraine
Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, la France et ses partenaires européens ont adopté une série de sanctions visant à pénaliser la Russie et ses soutiens. Parmi ces mesures, le gel des avoirs financiers russes a permis de récupérer près de 300 millions d’euros d’intérêts pour cette seule fin d’année 2024, comme le précise Sébastien Lecornu dans une interview accordée à La Tribune dimanche.
Cette somme conséquente va donc être réinvestie pour fournir à l’Ukraine du matériel militaire de pointe, dont les fameux canons automoteurs Caesar, pièces d’artillerie parmi les plus avancées au monde. En plus des 12 exemplaires commandés, la France prévoit aussi l’achat d’obus de 155 mm, de missiles Aster, de bombes guidées AASM, de postes de tir et de missiles Mistral.
Un soutien continu et renforcé à Kiev
Cette nouvelle livraison vient compléter les quelque 60 canons Caesar déjà fournis par la France à l’Ukraine depuis le début du conflit. Elle témoigne de la volonté de Paris de maintenir un soutien fort et durable à Kiev, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelle ses alliés à poursuivre leurs efforts.
Récemment, le dirigeant ukrainien a présenté à ses partenaires occidentaux son “plan pour la victoire”, destiné à placer son pays en position de force avant d’éventuelles négociations avec Moscou. Un projet dont certains aspects semblent intéressants et méritent d’être approfondis selon le ministre français des Armées.
Ce plan montre surtout que l’Ukraine se prépare à d’éventuelles négociations. À nous de l’aider à s’asseoir à la table des discussions avec un rapport de force favorable.
Sébastien Lecornu, ministre français des Armées
Vers une issue diplomatique au conflit ?
Si la livraison de ces nouveaux armements souligne la détermination française et européenne à épauler militairement l’Ukraine, elle s’inscrit aussi dans une perspective à plus long terme d’un règlement diplomatique du conflit. En renforçant les capacités de défense ukrainiennes, Paris espère contraindre Moscou à accepter de véritables pourparlers de paix.
Mais la route vers une solution négociée s’annonce encore longue et semée d’embûches. La Russie maintient pour l’heure une ligne dure, refusant tout dialogue tant que ses revendications territoriales ne seront pas satisfaites. Et sur le terrain, les combats se poursuivent avec leur lot quotidien de destructions et de victimes civiles comme militaires.
Un test pour la solidarité occidentale
Au-delà du soutien français, c’est toute la cohésion des alliés occidentaux de l’Ukraine qui est mise à l’épreuve par la durée et l’intensité de ce conflit aux portes de l’Europe. Alors que les opinions publiques commencent à ressentir une certaine lassitude, les dirigeants doivent trouver les moyens de maintenir la mobilisation sans pour autant fermer la porte au dialogue.
Dans ce contexte, l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer l’effort de guerre ukrainien apparaît comme une solution astucieuse. Elle permet de maintenir la pression sur Moscou tout en allégeant le fardeau financier pour les contribuables européens. Reste à savoir si cela suffira à inverser le cours de ce conflit qui s’enlise dangereusement.
Une chose est sûre : en annonçant cette nouvelle livraison d’armements, la France réaffirme avec force son engagement aux côtés de l’Ukraine et sa détermination à défendre le droit international face à l’agression russe. Un message qui résonne comme un avertissement à Vladimir Poutine, mais aussi comme un appel à la responsabilité de tous pour œuvrer, malgré les obstacles, en faveur de la paix.