Pour la Section Paloise, le déplacement de ce samedi soir sur la pelouse du Stade Toulousain, leader invaincu du Top 14, s’annonce comme une montagne à gravir. Un défi d’autant plus ardu que le club béarnais sera privé de l’intégralité de sa troisième ligne titulaire habituelle. L’heure pour la jeune garde paloise de montrer l’étendue de son potentiel face à l’ogre toulousain ?
Une troisième ligne décimée
Le sort semble s’acharner sur le pack d’avants palois en ce début de saison. Après la grave blessure du capitaine néo-zélandais Luke Whitelock, out jusqu’en décembre suite à une opération d’un tendon d’Achille, puis l’absence jusqu’à la fin du mois de l’australien Reece Hewat, touché à un genou, c’est au tour du géorgien Beka Gorgadze de devoir déclarer forfait.
Gorgadze, puissant porteur de balle et poison dans les rucks, est sorti dès la 2e minute du match face à Castres le week-end dernier, tout juste après avoir inscrit le premier essai palois. Victime d’une vilaine entorse à une cheville, il pourrait manquer jusqu’à deux mois de compétition. Un coup dur pour l’entraineur Sébastien Piqueronies qui perd son troisième élément moteur du pack après Whitelock le plaqueur et Hewat l’électron libre.
De jeunes talents prêts à en découdre ?
Ce lourd triptyque de blessures laisse évidemment un grand vide, mais c’est aussi l’occasion parfaite pour Piqueronies de tester la profondeur de son effectif. L’entraineur palois l’avoue sans détour : « C’est emmerdant bien sûr ! Mais on va pouvoir vérifier la qualité de notre banc de touche et leur capacité à s’adapter dans un contexte exigeant ».
Pour compenser ces absences de poids, Piqueronies mise sur une troisième ligne 100% locale avec l’explosive jeunesse de Sacha Zegueur (25 ans) et Loic Credoz (25 ans) aux côtés de Thibaut Hamonou (24 ans). Trois produits du centre de formation qui brûlent de se montrer sous le maillot vert et blanc. Zegueur est déjà dans la rotation depuis la saison passée, Credoz a impressionné depuis son arrivée cet été, et Hamonou a probablement livré son match référence le week-end dernier.
Ça va être intéressant de les voir au pied du Capitole face à la meilleure équipe d’Europe. C’est le genre de match qui peut te faire grandir en un clin d’œil.
– Sébastien Piqueronies, manager de la Section Paloise
Un baptême du feu mémorable en perspective
Alors oui, pour ces jeunes loups, c’est un saut dans le grand bain qui s’annonce ce week-end. Mais ce genre de situation, c’est toujours à double tranchant. Certes, la marche est haute, et le défi immense. Mais c’est aussi une formidable opportunité de se révéler, d’éclabousser le Top 14 de son talent dès l’entame de carrière.
Face à la meilleure équipe d’Europe, il va falloir faire preuve d’une grande maturité individuelle et collective. Mais c’est dans ces moments-là que les futurs grands se révèlent. Et si un Sacha Zegueur, un Loic Credoz ou un Thibaut Hamonou parvenaient à tirer leur épingle du jeu face aux stars toulousaines, nul doute que leur nom commencerait à circuler dans les plus hautes sphères du rugby.
Alors rêvons un peu. La jeunesse paloise sort le grand jeu et tient la dragée haute à l’ogre toulousain. Zegueur qui perce des brèches comme à Oyonnax, Credoz poison dans les rucks comme il le faisait à Montauban, et Hamonou encore plus tranchant que depuis le début de saison. Le tout avec l’insouciance de la jeunesse mais déjà le talent des grands.
S’ils ne se liquéfient pas et restent eux-mêmes, ils peuvent créer une sacrée surprise. Il faudra beaucoup de courage, mais c’est comme ça qu’on se fait un nom.
– Un ancien joueur de la Section Paloise
Tout un programme ! Mais quoi qu’il arrive, Sébastien Piqueronies et les supporters béarnais vont certainement beaucoup apprendre sur leurs jeunes pousses et sur la profondeur de l’effectif. Car sur le long d’une saison, c’est souvent la qualité du banc et la capacité à compenser les blessures qui font la différence.
Alors rendez-vous samedi soir sous les projecteurs d’Ernest-Wallon. La jeunesse paloise aura une occasion en or de briller. À elle de saisir sa chance et de gripper la machine toulousaine, pour écrire sa propre histoire. Ses premiers exploits ?
